Offensive politique arabe
LES ministres arabes de l’Intérieur sont en conclave à Tunis depuis hier, quelques jours seulement après la tenue du 28e Sommet arabe organisé à Amman, en Jordanie. Il est clair que les dirigeants arabes ont, enfin, décidé de passer à l’offensive, politique et diplomatique, contre toute sorte de menace hypothéquant la paix et la sécurité de la région arabe, notamment le terrorisme. Ce, après des années d’expectative et de doutes, correspondant aux années de braise qui ont vu la destruction systémique de l’Irak, la guerre interminable en Syrie, les crises libyenne et yéménite. Les années Al-Qaïda puis Daech, pour tout résumer.
Aujourd’hui, il est indubitable que les vents géopolitiques ont tourné. Les guerres fratricides au nom de la restauration du Califat ont vécu. Et au moment où Daech perd du terrain partout où il sévit, les dirigeants arabes ont, apparemment, décidé de se mobiliser pour se concerter, coordonner et décider ensemble des méthodes et des moyens devant être adoptés pour combattre efficacement le terrorisme et assurer, enfin, la sécurité de leurs peuples.
Mais pour ce faire, tous les foyers de tension devront être éteints. Ce ne sera certes pas pour demain. Et, surtout, il faudra veiller à ne pas en rallumer d’autres. Encore fautil que les relations entre les pays arabes gagnent en harmonie et en cohérence. Il faut malgré tout l’espérer d’autant que la tension qui monte entre les deux plus grandes puissances de la région suscite plus d’inquiétudes que de sérénité.
A Amman, les dirigeants arabes ont, tout de même, exprimé le besoin de mettre au point une stratégie globale « multidimensionnelle » et décidé l’unification de leurs efforts à travers, entre autres mesures, l’élaboration d’une convention sécuritaire qui sera certainement examinée à Tunis.
Ce regain de dynamisme politique arabe n’est pas à écarter, par ailleurs, des nouvelles concertations bilatérales qui marquent un rapprochement et un réchauffement, non négligeables, des relations entre Riyad et Le Caire. C’est dire qu’en politique, le temps peut se transformer, à plus ou moins long terme, en un allié et en citoyen arabe; il faut oser espérer un tel réchauffement des relations de bout en bout du monde arabe. Pour que les pays puissent enfin consacrer toutes leurs capacités, surtout humaines, au développement et à redorer le blason de l’identité arabo-musulmane.
tous les foyers de tension devront être éteints. Ce ne sera certes pas pour demain. et, surtout, il faudra veiller à ne pas en rallumer d’autres. encore faut-il que les relations entre les pays arabes gagnent en harmonie et en cohérence. Il faut malgré tout l’espérer d’autant que la tension qui monte entre les deux plus grandes puissances de la région suscite plus d’inquiétudes que de sérénité.