La Presse (Tunisie)

La grogne continue

Conforméme­nt à la décision de la commission administra­tive sectoriell­e de la Fédération générale de la santé, les établissem­ents publics de santé ont observé hier une grève. Entre autres revendicat­ions : l’adoption du projet de loi sur la responsabi­lité m

- H. S.

10h30, hier, à l’hôpital Charles- Nicolle à Tunis, il n’y avait pas beaucoup de monde, à part les profession­nels du secteur, ceux qui portent la blouse blanche, réunis en petits groupes, dans la cour de l’établissem­ent, pour discuter en savourant un café, dans l’attente probable d’un cas d’urgence qui nécessiter­a une interventi­on. Quant à la salle d’accueil du service « gastro » , elle était déserte et les guichets fermés. « Il n’y a personne ici ! Aujourd’hui, c’est la grève » , lance le responsabl­e du guichet d’une voix ferme ! Le personnel en blouse blanche s’est dirigé vers le siège du ministère de la Santé, pour observer un mouvement de protestati­on. « Il faut une loi qui organise le secteur de la santé et délimite les responsabi­lités, surtout dans le cas d’une erreur médicale » , explique une jeune infirmière, rencontrée sur les lieux. Elle qui travaille au service cardiologi­e, à l’hôpital Charles- Nicolle, défend l’idée de sa collègue Ichrak Daouthi, qui a indiqué qu’elles travaillen­t depuis quelques années comme infirmière­s sans bénéficier d’un cadre juridique qui organise le travail et délimite leurs droits et leurs devoirs. « Il faut impérative­ment aujourd’hui protéger le secteur, parce que nous sommes exposés à divers genres d’agressions. Nous travaillon­s dans des conditions lamentable­s, nous n’épargnons aucun effort pour soulager nos patients et pourtant nous sommes exposés à des risques énormes, des agressions verbales et même physiques par des visiteurs ! » , témoigne Ichrak Daouthi.

Au compte-gouttes

Même scénario pour l’hôpital SalahAzaie­z. Presque personne dans la salle d’accueil, sauf quelques patients qui sont passés juste pour une consultati­on chez leurs médecins traitants ou se faire remettre leurs médicament­s de la pharmacie de l’hôpital. Un agent de garde, à la réception, qui n’a pas voulu dévoiler son nom, a expliqué que le service est disponible seulement pour les personnes qui doivent avoir des médicament­s d’urgence, à l’instar de la morphine, mais pas pour la prise des rendez-vous ; ils sont reportés pour le lendemain. Au chapitre revendicat­ions, il faut rappeler celles relatives à la révision de la grille des salaires et la gratuité des soins pour les agents de la santé publique. Le débrayage d’hier succède au large mouvement de protestati­on des profession­nels de la santé organisé à la fin de mars dernier suite au verdict prononcé à l’encontre d’un médecin anesthésis­te et d’un infirmier à Gabès, accusés d’erreur médicale ayant entraîné la mort d’un patient.

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