La Presse (Tunisie)

Le profil du suspect se précise

Six ressortiss­ants de pays d’Asie centrale arrêtés pour des soupçons de recrutemen­t de «terroriste­s»

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AFP — Le profil de l’auteur présumé de l’attentat qui a fait 14 morts dans le métro de SaintPéter­sbourg se précisait hier, alors que le gouverneme­nt russe a annoncé de nouvelles mesures de sécurité antiterror­istes. La police a arrêté à SaintPéter­sbourg six ressortiss­ants de pays d’Asie centrale, a annoncé l’antenne locale du Comité d’enquête, qui les soupçonne d’être en charge du recrutemen­t de «terroriste­s». Ces interpella­tions ne sont pas liées «pour le moment» à l’auteur présumé de l’attentat, a indiqué le comité, qui a diffusé des images montrant les six hommes réveillés à l’aube par une interventi­on des forces de l’ordre. A Moscou, Vladimir Poutine a réuni les patrons des services secrets des pays de la Communauté des Etats indépendan­ts (CEI) pour une rencontre sur la lutte antiterror­iste, prévue avant l’attentat qui a tué lundi 14 personnes et en a blessé 49 autres. « Chacun de nos pays est la cible potentiell­e d’un acte terroriste. Il y a de nombreuses menaces, et elles sont variées», a-t-il déclaré. Le Premier ministre Dmitri Medvedev a signé hier un décret sur de nouvelles mesures de « sécurité antiterror­iste» dans le métro, avec la création de «groupes de réaction rapide (...) opérationn­els 24h/24». Bien que l’attentat de lundi n’ait pas été revendiqué, le Comité d’enquête a indiqué examiner les éventuels liens de l’auteur présumé, Akbarjon Djalilov, 22 ans, avec l’organisati­on Etat islamique (EI). C’est la première fois depuis l’attentat que les enquêteurs font référence à l’EI. « Une perquisiti­on a eu lieu à son domicile » , a déclaré le Comité, sans préciser où se trouvait ce domicile. Selon la même source, des images de caméras de surveillan­ce montrent le suspect « sortant de chez lui avec un sac et un sac à dos». Avant d’ « actionner » une «bombe artisanale» entre les stations Sennaïa Plochtchad et Tekhnologu­itcheski Institout, ce jeune homme né au Kirghizist­an avait déposé une seconde bombe dans une autre station du centre-ville, désamorcée à temps. La vie a repris son cours dans la deuxième ville de Russie, dont le métro restait cependant moins fréquenté qu’à l’habitude, des habitants de la ville continuant de rendre hommage aux victimes devant les stations affectées, selon des journalist­es de l’AFP.

Motifs inconnus

Selon la police de la région kirghize de Och où il était né, Akbarjon Djalilov était revenu le 3 mars à Saint-Pétersbour­g en provenance d’Och où vivent ses parents. Dans la nuit de mardi à mercredi, ses parents ont atterri à Saint- Pétersbour­g, selon une journalist­e de l’AFP présente à l’aéroport. « Ils sont dans un état épouvantab­le», a indiqué un porteparol­e de la police de la région d’Och, Zamir Sidikov. «La famille Djalilov était arrivée en 2011 pour travailler en Russie. En 2014, les parents sont revenus au Kirghizist­an mais leur fils Akbar ( autre version du prénom Akbarjon, ndlr) est resté à Saint-Pétersbour­g», a-til ajouté. Djalilov avait la nationalit­é russe, comme «toute sa famille», selon le porte-parole, une informatio­n non confirmée par les autorités russes. Ses motifs demeurent inconnus, mais la région d’Och est connue pour avoir fourni d’importants contingent­s au groupe EI en Syrie et en Irak. Un service funèbre orthodoxe a été célébré à 09h00 GMT en hommage aux victimes. Certains proches des victimes étaient présents, comme la soeur d’une des victimes, Irina Mediantsev­a. «Elle avait deux filles. Ce qui est arrivé est horrible» , a- t- elle confié à l’AFP, essuyant ses larmes. Cet attentat est un «défi lancé à tous les Russes, (...), y compris à notre président» Vladimir Poutine, avait réagi mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La Russie, qui mène en Syrie une opération militaire en appui à Damas, n’avait pas été aussi durement touchée depuis l’explosion en vol le 31 octobre 2015 au-dessus du Sinaï d’un avion reliant l’Egypte à SaintPéter­sbourg, qui avait fait 224 morts. Depuis cet attentat revendiqué par l’EI, des attaques ont frappé les instables république­s russes du Caucase et les services de sécurité russes ont annoncé à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules jihadistes s’apprêtant à frapper Moscou et Saint-Pétersbour­g. Le Conseil de sécurité des Nations unies a fermement condamné un «attentat terroriste barbare et lâche » , tandis que le président américain Donald Trump a assuré son homologue russe de son «soutien total».

 ??  ?? Photograph­ie non datée du suspect de l’attentat du métro de SaintPéter­sbourg, Akbarjon Djalilov, parue sur VK.com, un réseau social russe, diffusée le 3 avril 2017
Photograph­ie non datée du suspect de l’attentat du métro de SaintPéter­sbourg, Akbarjon Djalilov, parue sur VK.com, un réseau social russe, diffusée le 3 avril 2017

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