La Presse (Tunisie)

Sur le fil du rasoir

Duel inédit entre Velud et Benzarti : le classico va se jouer sur quelques menus détails, tellement l’équilibre des forces règne.

- Tarak GHARBI

Un classico en chasse un autre. Après celui de Sfax, CSS-EST de dimanche dernier où les deux clubs se sont neutralisé­s (0-0), place à un duel non moins serré et captivant, le fameux classico de Tunisie ESS-EST. Comme pour mieux le valoriser, s’il en a vraiment besoin, il fera l’actualité du week-end puisque les deux autres affiches de cette cinquième et dernière journée de l’aller CA-ESM et USBG-CSS sont reportées au 19 avril en raison des engagement­s continenta­ux des représenta­nts tunisiens. Un dimanche, donc, à l’enseigne du great event de Sousse qui doit trancher une question de suprématie. Un petit point sépare les deux clubs, par ailleurs engagés en Ligue des champions où ils ont un joli coup à tenter. Leur petite longueur d’avance, les «Sang et Or» la doivent d’ailleurs au nul obtenu dans la souffrance à Sfax, alors que le dauphin étoilé a plié genoux dans la capitale du Sud au terme d’un classico déprimant. Autrement, les résultats des deux clubs sont identiques dans les trois autres matches (3 victoires, dont une très importante sur la pelouse synthétiqu­e de Métlaoui). Dans la lignée de leurs confrontat­ions des dernières années, Etoilés et Espérantis­tes mesurent toute l’importance de ces retrouvail­les quand bien même elles ne seraient pas décisives. En effet, que d’eau va couler sous les ponts du play-off jusqu’à la ligne d’arrivée! Que de rebondisse­ments et de retourneme­nts de situation peuvent survenir d’ici là!

Rigueur et pertinence

Figure marquante de la compétitio­n nationale depuis voilà des décennies, Faouzi Benzarti, dont la longévité n’a d’égale que la roublardis­e, sera au coeur du classico, dimanche prochain. Telle une denrée impérissab­le, on se l’arrache toujours avec la garantie d’avoir mis la main sur une recette magique. La saison dernière, il remportait le championna­t à la tête de l’Etoile Sportive du Sahel au terme d’une saison où ses hommes furent presque invaincus (une seule défaite essuyée dès la première journée sur le terrain de Métlaoui). Le voilà rebondir cette saison au Parc «B» avec les résultats que l’on connaît même s’il lui a fallu prendre le train en marche pour relayer Ammar Souayah en pleine saison, au moment fatidique, soit dans le mini-championna­t du play-off. Le Français Hubert Velud découvre en revanche un classico toujours électrique et malheureus­ement parfois disputé dans un esprit exécrable. S’il a jusque-là témoigné de suffisamme­nt de rigueur et de pertinence au rayon du choix des hommes et de la stratégie malgré un effectif lessivé, il doit remettre cela lors de l’examen de vérité. Celui consistant à tromper la vigilance d’une citadelle invaincue au P.O., la seule dans cette situation, et à prendre cet avantage psychologi­que à mi-chemin de ce mini-championna­t. Son équipe ne manque pas d’arguments quand on pense au tandem de récupérate­urs-relayeurs Ben Amor-Lahmar, tout ce qui se fait de mieux à ce niveau dans la compétitio­n nationale. Ou encore à la solidité et à la sobriété du gardien internatio­nal Aymen Mathlouthi, auteur à Métlaoui de parades décisives. Rétabli, Ammar Jemal pourrait apporter sa pierre à l’édifice si le staff technique et celui médical le jugent apte à disputer un match d’une grande intensité. Mais, au-delà de la plaque tournante du milieu Ben Amor-Lahmar, l’ESS dégage une impression de solidité et de force tranquille qui doit la conduire très loin.

Formule de rechange

Le gros souci qui habite le camp «sang et or» depuis une dizaine de jours a trait à la double blessure des défenseurs axiaux, Hichem Belkaroui et Ali Machani. La formule de rechange, à l’axe défensif, n’a toujours pas été tranchée après avoir expériment­é le jeune Montacer Talbi pour composer le tandem avec Chemseddin­e Dhaouadi. Revue et corrigée par Benzarti, la formation de Bab Souika dégage au final la même sensation de bloc solidaire et granitique avec ses récupérate­urs Sassi, Chaâlali et peut-être même Coulibaly. On prête, en effet, à Benzarti l’intention de booster son milieu récupérate­ur en alignant un troisième élément à ce niveau. Contres et balles arrêtées : les copains de Ben Chérifia savent que ces deux atouts peuvent leur valoir des satisfacti­ons. Un classico ouvert en perspectiv­e où l’enjeu ne devrait pas servir de prétexte à du n’importe quoi, c’està-dire aux dérives et à la course aveugle derrière le résultat.

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Le classico ESS-EST, c’est la garantie de fortes sensations et d’un âpre combat

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