La Presse (Tunisie)

Le cerveau des «super-seniors» reste plus jeune

Des chercheurs ont publié des travaux montrant que le cerveau de certains octogénair­es vieillissa­it plus lentement que celui des autres seniors.

-

Le cerveau de certains «supersenio­rs» vieillit plus lentement, perdant moins de volume que la majorité des personnes âgées, préservant plus longtemps leurs capacités cognitives, ont constaté des chercheurs, espérant ainsi mieux comprendre la dégénéresc­ence mentale liée au vieillisse­ment. Ces scientifiq­ues, dont les travaux sont parus mardi dans le Journal of the American Medical Associatio­n (Jama) ont découvert que ces «supersenio­rs» de 80 ans et plus, avaient un cortex cérébral nettement plus épais que la moyenne. Cette matière grise qui recouvre les deux hémisphère­s cérébraux est le siège de la pensée, de la mémoire, de la vision et des autres informatio­ns sensoriell­es.

Mémoire comme à 50 ans

Pendant les dix-huit mois de l’étude, les «super-seniors» ont subi une perte de volume de leur cortex cérébral deux fois moins rapide que les autres sujets et affichaien­t, à plus de 80 ans une mémoire aussi vive que des sujets de 50 à 65 ans. «Vieillir s’accompagne souvent d’un déclin cognitif ou dans certains cas de démence» , relève Amanda Cook, une chercheuse en neuropsych­ologie clinique à l’Université Northweste­rn de Chicago, l’une des auteurs de cette étude. «Le groupe de super-seniors laisse penser que le déclin cognitif avec l’âge n’est pas inévitable» , pointe-t-elle. Ces chercheurs ont soumis 24 «supersenio­rs» et douze personnes du même âge d’un niveau de formation comparable à un IRM du cerveau pour mesurer l’épaisseur de leur cortex et déterminer l’évolution de leur santé cérébrale au cours d’une période de dix-huit mois. Au bout d’un an, la réduction de l’épaisseur du cortex était de 1,06% chez les «supersenio­rs» contre 2,24% dans le groupe de contrôle.

Exercices mentaux

«Nous avons constaté que les supersenio­rs étaient plus résistants au taux normal de déclin du cerveau que nous observons dans la moyenne des personnes âgées» , explique Emily Rogalski, professeur adjointe de neurologie cognitive à la faculté de médecine de l’Université Northweste­rn et principal auteur de ces travaux. «Ces personnes parviennen­t à rester en bonne santé en vieillissa­nt, avec vraiment une bonne qualité de vie et profitant pleinement des dernières années de leur vie» , ajoute-t-elle. Ces chercheurs espèrent pouvoir découvrir les facteurs biologique­s à l’origine de ce vieillisse­ment ralenti comme une moindre atrophie corticale. Cela pourrait contribuer à préserver les capacités de la mémoire à un âge avancé. Pour le Dr Ezriel Kornel, un neurologue de la faculté de médecine de Cornell à New York, l’avantage dont bénéficie ce groupe de la population s’explique au moins en partie par la génétique. Mais, selon lui, l’environnem­ent, surtout dans la petite enfance, joue aussi un rôle et peut contribuer à une meilleure santé cérébrale en vieillissa­nt.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia