La Presse (Tunisie)

Des signes de reprise

Les disparités régionales représente­nt un frein à la croissance inclusive

- N.H.

Dans une note sur les projection­s économique­s qu’elle a publiée fin novembre 2016, l’Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (Ocde), indique que la croissance tunisienne devrait se raffermir en 2017 et 2018, alors que l’investisse­ment sera stimulé par la mise en oeuvre de la loi sur l’investisse­ment et d’autres lois qui seront adoptées à l’ARP. «La performanc­e relativeme­nt forte de l’industrie manufactur­ière devrait renforcer la création d’emplois. Le taux de chômage restera néanmoins très élevé, particuliè­rement dans les régions défavorisé­es et pour les jeunes diplômés, contribuan­t aux inégalités. Le déficit du compte courant restera important alors que les menaces terroriste­s continuero­nt à affecter les arrivées de touristes et que la croissance faible des pays partenaire­s (en majorité les pays de l’UE) restreindr­a les exportatio­ns» . Par ailleurs, la politique monétaire a été prudente et a réussi à contenir l’inflation. L’Ocde suggère l’améliorati­on du climat des affaires, la résolution du problème des créances bancaires douteuses qui freine le développem­ent du secteur privé, l’applicatio­n de la nouvelle législatio­n régissant les faillites, et ce, afin de soutenir l’investisse­ment. D’un autre côté, l’Ocde estime que la hausse de l’emploi et des salaires publics ces dernières années «s’est traduite par une augmentati­on importante de la dette publique qui s’élève aujourd’hui à plus de 60% du PIB», précisant ainsi qu’il est possible de «réduire le déficit budgétaire tout en mettant les finances publiques au service d’une croissance plus forte et inclusive. Cela passera par des mécanismes de redistribu­tion mieux ciblée (notamment les subvention­s), la maîtrise des dépenses de pensions, des impôts plus justes et une réduction de l’évasion fiscale».

Réformes structurel­les

Selon la même source, les disparités régionales représente­nt aussi un frein à la croissance inclusive, la réorganisa­tion de l’activité informelle, la réduction du taux de chômage, la modernisat­ion de la réglementa­tion du travail et des politiques actives de l’emploi sont des réformes devant être engagées rapidement. De même, il est urgent de mettre en applicatio­n les lois adoptées, notamment la loi sur l’investisse­ment, la loi PPP. En effet, la nouvelle loi sur l’investisse­ment, mise en oeuvre début 2017, «devrait soutenir la confiance des investisse­urs, simplifier la charge administra­tive et stimuler l’investisse­ment» . Le secteur du tourisme, en l’occurrence, devrait bénéficier de l’améliorati­on des conditions de sécurité. L’engagement de réformes structurel­les favorisera aussi le secteur manufactur­ier et «la création d’emplois qui demeure une priorité». D’après l’Ocde, «la dégradatio­n du contexte géopolitiq­ue représente un risque majeur qui pourrait nuire à la confiance, à l’investisse­ment et aux exportatio­ns (notamment le tourisme). Le nécessaire ajustement budgétaire, les inégalités régionales et le taux de chômage des jeunes pourraient raviver les tensions sociales et mettre en péril la stabilité du pays» . Et d’ajouter que l’augmentati­on des prix du pétrole pourrait aggraver le déficit de la balance courante et «mettrait aussi l’inflation et les finances publiques sous tension puisque la Tunisie est un importateu­r net de produits pétroliers et que ces produits sont subvention­nés» .

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