Le textile tunisien aux couleurs nationales !
Quelques jours à peine après la prouesse puis le flop du grand drapeau qui avait été juché au parc du Belvédère, le textile national a spectaculairement démontré que l’on aurait bien pu, et donc qu’on aurait vraisemblablement dû, le confectionner tout simplement chez nous.
Ce drapeau géant qu’ont tissé nos tisserands de Ksar Helal, qui porte haut la flamme patriotique, prend l’allure d’un défi symbolique très expressif à l’égard de tous ceux qui mettraient en doute le savoir-faire des enfants du pays. Car il rehausse l’image d’une de nos industries les plus prestigieuses, à la renommée internationale accomplie, depuis l’épopée du Denim où nous étions les premiers fournisseurs de jeans au monde, jusqu’aux partenariats avec les plus prestigieuses marques européennes de prêt-à-porter.
Cette initiative vient sonner aux oreilles bien entendantes le signal du retour à une nécessaire veille nationale de tous les instants en matière de promotion du produit local et de maîtrise des importations, à un moment de crise économique aiguë caractérisée entre autres par un important déficit commercial avec plusieurs pays, dont la Turquie. Là où l’on est allé tisser le fameux drapeau du Belvédère.
Pour remonter la pente, la Tunisie a besoin de se maintenir en alerte permanente et de traquer les mauvais plis et les travers d’un laxisme dont elle n’a plus les moyens. Comme cette choquante abondance de produits de confort importés qui fait crouler les étals des boutiques et supermarchés, alors que notre monnaie peine et que nos réserves en devises sont au plus bas.
Le fait d’exhiber, en guise de marque de fierté nationale, un drapeau importé n’était vraiment pas une bonne idée. Nos tisserands l’ont dit à leur manière le jour anniversaire de la mort de Bourguiba.