Echec d’une motion de censure
L’opposition reproche au gouvernement de démolir la démocratie, l’Etat de droit, les libertés civiques et... de brouiller la Pologne avec ses voisins de l’UE
AFP — Le parlement polonais dominé par les députés conservateurs a rejeté hier une motion de censure contre le gouvernement de la Première ministre Beata Szydlo, accusé par l’opposition libérale de «démolir la démocratie en Pologne». La motion soumise par le principal parti d’opposition Plateforme civique ( PO, libéral) a été soutenue par le parti libéral Nowoczesna et le parti paysan PSL mais n’avait aucune chance d’aboutir, compte tenu de la majorité absolue détenue par le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS). 238 députés ont voté contre la motion de censure, face à 174 voix pour et 4 abstentions. L’opposition a attaqué les conservateurs sur l’ensemble des dossiers en cours, leur reprochant notamment de démolir la démocratie, l’Etat de droit, les libertés civiques, de s’attaquer à la démocratie locale, de déstabiliser l’armée, la justice et la diplomatie, brouiller la Pologne avec ses voisins de l’UE. Elle les a accusés de «piétiner la Constitution», détruire l’éducation nationale, la nature et les médias publics, d’endetter la Pologne, centraliser le pouvoir et diviser la nation, d’agir au préjudice des femmes et de favoriser le copinage. «Nous ne vous laisserons pas détourner la Pologne du chemin prooccidental, atlantique et proeuropéen » , a tonnét Grzegorz Schetyna, le chef de la PO, l’ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement centriste précé- dent, lors d’un bref débat sur la motion de censure, retransmis en direct par des télévisions. En riposte, la chef du gouvernement a accusé l’opposition de «mensonges» et d’une «tentative de déstabiliser la situation en Pologne» . Mme Szydlo a aussi longuement énuméré les différentes réalisations de son gouvernement. La motion de censure a été déposée par la Plateforme civique en réaction au veto opposé par le gouvernement nationaliste à la reconduction de Donald Tusk à la présidence du Conseil européen pour un nouveau mandat de 2,5 ans. La reconduction de M. Tusk a élargi le fossé entre l’UE et la Pologne esseulée, farouchement opposée à ce nouveau mandat.