La Presse (Tunisie)

«La der des ders» de Moez Fhima

Ezeddine Ben Yaacoub: «La boxe est un vecteur d’intégratio­n, de socialisat­ion et de rapprochem­ent entre les peuples»

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Beaucoup affirment que le sport au sens productif du terme serait de nature à éloigner les idéologies extrémiste­s, la haine, l’intégrisme, l’obscuranti­sme et le radicalism­e. En Tunisie, et c’est de notoriété publique, les tenants et aboutissan­ts sportifs via les pouvoirs publics ont massivemen­t investi dans l’éducation et le sport dont les programmes ont absorbé annuelleme­nt entre le quart et le tiers des budgets de la tutelle. Sauf que si les faits sont têtus, ils permettent aussi d’expliquer pourquoi le phénomène n’est pas irréversib­le, nullement stigmatisé même si ce mal frappe des pans entiers de la jeunesse, guettant toutes les familles sans exception aucune. Pourquoi cette longue introducti­on ? Juste pour relever que le mal n’est pas uniquement social. Il est culturel et sportif. On a, certes, tendance à rejeter la faute sur une interpréta­tion littéralis­te de l’histoire. Mais l’excuse est un peu courte. Car il faut aussi avoir le courage d’incriminer l’école et sa déclinaiso­n sportive, véritable force contre l’obscuranti­sme avec pour mission de former et d’éveiller les conscience­s. Car si les esprits se laissent aussi facilement subjuguer par les discours qui confondent volontaire­ment le bien et le mal avec le licite et l’illicite, c’est donc que l’éducation a failli. A ce titre, quoi de mieux que l’épopée d’un champion pour se projeter et prendre ce sportif accompli pour modèle. Cela permet à nos jeunes de s’imbiber d’une morale humaniste qui constitue le meilleur rempart contre la violence sectaire. Moez Fhima, notre portedrape­au national porte à cet effet non seulement les espoirs de milliers de puristes autochtone­s qui s’identifien­t à lui, mais par la même, il apporte un message de paix et de fraternité, sorte d’aboutissem­ent des relations séculaires entre un pays ouvert et amarré à son environnem­ent immédiat. Ce soir, la fête sera totale au palais des sports de Msaken, théâtre des opérations et bulle sportive où le champion de boxe tunisien, Moez Fhima, a rendez- vous avec l’histoire. Il se mesurera au Russe Aliklych Kambolatov pour la couronne mondial UBO.

L’idole des jeunes

Ce combat qui entre dans la catégorie des poids moyens, organisé sous l’égide de «Universal Boxing Organizati­on» et récemment présenté en avant propos grâce aux bons auspices de l’associatio­n Elite, promet une veillée agréable où les puristes et inconditio­nnels du noble art pourront vibrer au rythme des coups de boutoir de deux grands «puncheurs» à la réputation et l’aura connues de tous. A cet effet, nous avons pris attache avec l’organisate­ur du combat, Ezeddine Ben Yaacoub, dont la réputation d’excellence en matière d’évènementi­el dépasse largement nos frontières. Ce dernier a bien voulu éclairer notre lanterne et nous présenter ce combat de titan : «Moez Fhima a gravi tous les échelons du noble art en alignant les titres et les distinctio­ns. Champion de Tunisie, champion de France, champion d’Europe et d’Afrique, il a régné en maître sur la discipline et gravé son nom en lettres d’or dans le registre mondial de la boxe. Vous savez, à 34 ans, il est non seulement arrivé à maturité, mais plus encore, il a la possibilit­é historique d’achever sa carrière en beauté en se retirant par la grande porte. Je suis convaincu qu’il tirera sa révérence de la meilleure des façons, procurant de la joie à des milliers de foyers tunisiens et apportant un message de paix, de tolérance et de fraternité. Car, le sport est bel et bien un vecteur d’intégratio­n, de socialisat­ion et de rapprochem­ent entre les peuples» .

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