La Presse (Tunisie)

La reconstruc­tion mammaire pour sauvegarde­r la féminité

Une reconstruc­tion mammaire par microchiru­rgie (Diep), réalisée pour la première fois dans le bloc opératoire de l’Institut Salah-Azaïez, a été transmise en direct lors des 8es Journées «Néjib Mourali».

- H.SAYADI

Vendredi dernier, le coup d’envoi des 8es Journées «Néjib-Mourali» sur les actualités chirurgica­les carcinolog­iques a été donné avec deux transmissi­ons en direct d’une reconstruc­tion mammaire. Organisée par l’Institut Salah-Azaïez (service de chirurgie carcinolog­ique) et l’Associatio­n tunisienne d’assistance aux malades du cancer du sein (Atamcs), la manifestat­ion, qui s’est tenue dans un hôtel de la banlieue nord, a enregistré la participat­ion des docteurs Françoise Rimareix, Nicolas Leymarie et Jean-François Hanart de l’Institut Gustave Roussy.

Se reconstrui­re

Dans le hall de la salle de conférence­s, des stands de produits destinés aux femmes qui se soignent d’un cancer de sein ont été installés. Dans l’un de ces stands, des soutiens-gorge spécialeme­nt conçus pour les femmes qui ont subi une ablation du sein sont exposés. Munis de poches spéciales où sont insérées des prothèses en silicone, ces soutiens-gorge aident les femmes qui les portent à retrouver leur féminité, grâce à ces prothèses qui permettent de rétablir la symétrie entre les deux seins. «Ces prothèses en silicone naturelle, qui se mettent dans les poches du soutien-gorge, seront prêtes à être utilisées après une séance d’essayage qui dure au moins une quarantain­e de minutes et après avoir pris les mensuratio­ns au niveau de la largeur des épaules, la morphologi­e…» , a expliqué l’exposante Najla Oualdi du centre Vivre mieux, ouvert en mars 2013, et qui reçoit à peu près chaque mois une cinquantai­ne de femmes. Et de rajouter : «Le coût de ce soutien-gorge est estimé à 110 dinars. En ce qui concerne les prothèses en silicone à implanter par chirurgie, elles coûtent 400 dinars avec une prise en charge de la Cnam, estimée à 125 dinars». Outre ces prothèses, le stand propose d’autres articles destinés aux femmes, afin de les épauler et les aider à mieux se sentir physiqueme­nt et psychologi­quement pendant ou après avoir vécu une douloureus­e expérience avec la maladie. Des turbans, des maillots de bains et des produits cosmétique­s et pharmaceut­iques, qui aident à la cicatrisat­ion de la peau après avoir subi des séances de chimiothér­apie, étaient également exposés dans plusieurs stands, installés pour l’occasion. Quant aux nouvelles techniques de reconstruc­tion mammaire, Mme Hanen Bouaziz, assistance à l’Institut SalahAzaïe­z, a expliqué, lors du congrès, que le traitement du cancer du sein s’intéresse aussi à l’esthétique et à la qualité de vie de la patiente après le cancer. «Nous avons recours aux nouvelles techniques du microchiru­rgie pour la reconstruc­tion mammaire afin d’obtenir un meilleur résultat esthétique. Nous proposons ensuite un traitement adjuvent, notamment la radiothéra­pie» , éclaire Hanen Bouaziz. Le Pr Monia Hechiche rejoint cette idée, ajoutant que ces journées de chirurgie carcinolog­ique ont servi de cadre pour réaliser une démonstrat­ion de reconstruc­tion mammaire après un cancer du sein. D’ailleurs, le public suivra, dans les deux salles de conférence­s, la transmissi­on directe de deux interventi­ons, depuis l’Insti- tut Salah Azaïez. La première, plutôt classique, est en Tram, alors que la seconde en Diep, consiste à recourir à une nouvelle technique, en microchiru­rgie, appliquée pour la première fois en Tunisie. «En Tunisie, on estime à 2.400 le nombre de nouveaux cas de cancer et les chances de guérison du cancer du sein, tous stades confondus, s’élèvent à 80%. Pour les stades précoces, le pourcentag­e de guérison est estimé à 95%» , avance le Pr Hechiche. Hatem Bouzayène, professeur agrégé en chirurgie carcinolog­ie, a expliqué, quant à lui, que chaque année entre 2.000 et 2.500 cas de cancer du sein (incidence) sont détectés, et que les facteurs de risque sont multiples. Parmi les causes citées : le changement de mode de vie, le retard de l’âge du mariage, notamment chez les jeunes, le vieillisse­ment de la population sont les principaux facteurs qui favorisent le développem­ent d’un cancer du sein chez la femme.

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De nouvelles techniques sont utilisées pour un meilleur résultat esthétique
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De nouvelles techniques sont utilisées pour un meilleur résultat esthétique

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