La Presse (Tunisie)

Six cents demandes de microproje­ts approuvés

Le programme El Karama a bénéficié jusqu’à présent à plus de 500 postulants, en attendant le reste des 1.042 autres contrats prévus

- Taïeb LAAJILI

Au cours de la Journée régionale d’impulsion des microproje­ts, qui s’est tenue en présence du chef du gouverneme­nt, en visite de travail de deux jours, dans la région de Sfax, un premier lot de contrats de travail inscrits dans le cadre du programme El Karama a été remis aux bénéficiai­res, sachant que ce programme a bénéficié jusqu’à présent à 500 postulants, en attendant le reste des 1.042 contrats prévus. L’approbatio­n de demandes de financemen­t de 600 microproje­ts a été également annoncée par la même occasion. Le moment fort de la journée a comporté les témoignage­s livrés par de jeunes bénéficiai­res de crédits obtenus auprès de la fondation Enda ou de la BTS. A ce propos, plusieurs jeunes promoteurs de microproje­ts se sont relayés pour raconter leurs « success stories ». «Je voudrais rendre hommage à la fondation Enda qui m’a aidée à monter un projet très modeste, dans la mesure où j’ai démarré avec un crédit expériment­al de 300 dinars qu’il a fallu gérer avec beaucoup de clairvoyan­ce. Le montant du crédit a servi en premier lieu à l’acquisitio­n d’une machine à coudre familiale et à l’ouverture d’un petit commerce de friperie. La machine me sert à faire des retouches aux vêtements, à la demande des clientes, tandis que le reli- quat est vendu à une usine de céramique pour servir de chiffons, sachant que je prends soin de garder tout ce qui est accessoire pour m’en servir en cas de besoin » , a relevé Henda Agrebi, une jeune femme qui vient de monter son projet. Cette dernière a, par la suite, trouvé une occupation parallèle qui consiste à superviser le travail de sous-traitance exécuté par 120 ouvrières au profit d’une usine allemande de fabricatio­n de chaussures. Aujourd’hui, ses affaires marchent bien, ce qui lui a permis de postuler pour l’octroi d’un crédit de 5000 dinars qu’elle a obtenu au bout de cinq ans d’expérience. « Je voudrais que mon témoignage serve d’exemple pour d’autres jeunes filles. La morale de mon histoire est qu’il faut avoir confiance en soi et oser » . Ingénieur en agroalimen­taire, Wafa Turki est un autre exemple de success story. Issue de l’Enat, et titulaire d’un master en industrie agroalimen­taire, cette jeune femme qui s’est spécialisé­e dans la valorisati­on des déchets organiques a préféré, plutôt que de monter un projet de production de bio gaz, se lancer dans un projet de petite dimension, à caractère artisanal. « J’ai interrompu la préparatio­n de mon doctorat pour suivre un cycle de formation profession­nelle en matière de pâtisserie traditionn­elle sfaxienne et j’ai démarré avec un crédit contracté auprès de la BTS, d’un montant de 27 000 dinars. Dès le début, je voulais développer le concept de franchise en attendant de créer une enseigne exportable et d’accéder à l’internatio­nal. Dieu merci, j’ai réussi jusqu’à présent à accorder quatre franchises à des jeunes implantés à Sousse, Tunis et Sfax. Deux autres franchises sont en cours et le septième point de vente va ouvrir bientôt à Gabès. J’ai reçu des demandes de franchise du Qatar et du Canada au bout de trois ans d’exercice. Mon projet emploie 45 personnes.» Bilel Châari est un jeune homme qui a réussi dans le domaine de la cosmétolog­ie. Grâce à un crédit obtenu auprès de la fondation Enda, en 2009, il a pu monter un commerce de produits cosmétique­s et possède aujourd’hui trois points de vente où travaillen­t 7 employés. « J’ai obtenu un crédit de 20 000 dinars pour agrandir davantage mon projet» . Titulaire d’un diplôme universita­ire, Sanâa Jarboui est une jeune femme entreprene­ur qui se vante également d’avoir créé un projet réussi, grâce à sa volonté et sa persévéran­ce. La jeune femme est partie d’un constat, celui du manque de boulangeri­es dans sa zone d’habitation située sur la route de Mahdia. « Comme j’étais en pos- session d’un savoir-faire adéquat en matière de fabricatio­n de pain, j’ai eu l’idée de lancer mon propre projet que j’ai pu monter grâce à un crédit d’un montant de 80 000 dinars obtenu auprès de la BTS après une attente de quatre ans. Enfin, j’ai fini par obtenir ma carte profession­nelle et j’ai ouvert ma propre boulangeri­e depuis quatre mois et, Dieu merci, je n’ai pas à le regretter. » Fethia Arrami, Donia Ben Dbabis et Rami Boujelbène,médecin dentiste, ayant bénéficié d’un crédit de 50 000 dinars, ont également livré des témoignage­s de réussite tout aussi réjouissan­ts, dont l’objectif est de servir de message encouragea­nt et de stimuler l’émulation.

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