La Presse (Tunisie)

Confiance et stabilité

- Par Mahmoud HOSNI M.H.

Aujourd’hui plus que jamais, le pays a besoin du rétablisse­ment de la confiance et de la stabilité. Il n’y a pas d’autre alternativ­e. Les Tunisiens, dirigeants, partis politiques, syndicats et patronat autant que simples citoyens sont dos au mur. Le pays est exsangue et a été saigné à blanc. Et tout le monde assume la responsabi­lité de cette descente aux enfers. Aussi faut-il faire l’effort requis pour remonter la pente et remettre le pays à flot.

Un effort qui exige de consentir les sacrifices nécessaire­s afin d’éviter bien des tourments imprévisib­les et des impondérab­les. Pour ce faire, le pays a besoin de restaurer la confiance et de rétablir la stabilité.

Une confiance érodée par six ans de promesses faites par les gouverneme­nts successifs et pas tenues, totalement ou en partie. Cela a laissé place à un grand scepticism­e et à de grandes désillusio­ns. Des déceptions qui ont été entretenue­s sciemment par des politicien­s à oeillères, beaucoup moins soucieux du devenir du pays que de leur propre carrière ou de leur propension à occuper le devant de la scène. Ainsi, dans ce brouhaha assourdiss­ant, ces querelles de clocher et de leadership, ces grèves roulantes et presque orchestrée­s, le Tunisien a perdu les repères et ne retrouve plus le cap.

Le pays a besoin de stabilité, impérative­ment, car il ne tolère plus cette sorte de course au relais que se livrent les gouverneme­nts successifs qui, telle une étoile filante, s’éclipsent sans laisser des acquis et des réalisatio­ns.

Bilan : beaucoup de gouverneme­nts et peu d’acquis. Aujourd’hui, le legs est lourd et il n’est pas question de l’énumérer.

Dans cette optique, le gouverneme­nt Youssef Chahed a besoin de confiance et de stabilité pour essayer de remettre le pays sur les rails. Pourquoi ? Parce que cet homme parle le langage du coeur et de la raison, le langage de la sincérité, qui fait gravement défaut dans cette arène politique. L’homme qui a fait quelque peu le diagnostic et le constat, qui se déplace dans les régions, qui donne, en quelque sorte, le coup de fouet aux projets qui sommeillen­t ou sont bloqués, qui reconnaît publiqueme­nt les écarts et les retards, parfois injustifié­s, est un homme de bonne volonté, animé de toutes les bonnes intentions et déterminé à avancer.

On ne change pas un homme en plein élan, engagé dans une véritable course contre la montre dans le processus des réformes. Les voix qui s’élèvent ici et là pour demander la démission de ce gouverneme­nt n’ont rien offert ni proposé en échange. Ce sont les voix de leaders qui, tout en se manifestan­t sur la scène publique, sont confinées dans le rôle de spectateur­s, perchés sur la colline, sans aucun apport, en idées ou en actes, en semant le doute sur tout ce qui se fait. Car l’heure est à la mobilisati­on et aux sacrifices partagés par tous.

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