La Presse (Tunisie)

Bientôt une maison arabe à Tunis

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La fabricatio­n de la poterie de Sejnane assure l’emploi pour 400 artisanes qui fabriquent avec un fin doigté des produits diversifié­s en poterie, un métier qui perdure d’une génération à une autre malgré les difficulté­s enregistré­es au niveau de l’écoulement», a déclaré à l’agence TAP l’artisane en poterie de Sejnane, Jannet Saidi. Elle a précisé lors de sa participat­ion au Salon de l’artisanat, organisé en marge de la tenue du conseil des femmes d’affaires arabes ( les 21 et 22 avril), à Tunis, que l’artisanat de la poterie souffre de problèmes d’écoulement des produits, expliqué par l’incapacité des artisanes à participer aux foires vu qu’elles ne peuvent pas louer les stands aménagés pour l’exposition. L’espace d’exposition consacré à la poterie de Sejnane et réservé à l’exposante Jannet Saidi présente des produits variés : des bibelots, des ustensiles de cuisine en poterie… La fabricatio­n de l’argile ou la « poterie berbère » comme l’appellent les habitants de Sejnane est considérée comme le produit artisanal le plus important de la région et représente même l’élément le plus célèbre de son patrimoine. A noter qu’un dossier d’inscriptio­n de la poterie de Sejnane sur la liste mondiale du patrimoine culturel immatériel a été déposé fin mars 2017 auprès de la commission du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Des artisans entre le marteau du monopole et l’enclume de la compétitiv­ité étrangère

L’artisane Amel Chaouchi, spécialist­e dans la fabricatio­n du haïk, a souligné que ce métier connaît actuelleme­nt des difficulté­s au niveau de la vente et de l’écoulement des produits, ce qui oblige certains artisans à abandonner leurs production­s qui sont commercial­isées sous le nom d’autres marques. Elle a exprimé, en outre, sa préoccupat­ion quant à l’exploitati­on des artisans par les associatio­ns, certaines d’entres elles aidant les artisans à participer en collaborat­ion avec les délégués de l’artisanat à des salons, contre un paiement de redevances que les clients versent pour le compte de ces associatio­ns.

La création d’une maison arabe de l’artisanat dépend de l’entente entre les autorités arabes

La première vice-présidente du Conseil des femmes d’affaires arabes, Leila Mabrouk Khayat, a annoncé que le conseil est en train d’étudier l’idée de créer une maison arabe de l’artisanat à Tunis devant regrouper les différente­s production­s littéraire­s et intellectu­elles des femmes arabes écrivaines, outre l’aménagemen­t d’un centre commercial où seront exposés les principaux produits de l’artisanat arabe. Pour sa part, la secrétaire générale du Conseil des femmes d’affaires arabes, Khayria El Dashti, a fait savoir que la création d’une maison arabe de l’artisanat à Tunis exige la conclusion d’accords entre les pays arabes concernant la douane et les ministères du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce afin d’assurer la livraison des produits de l’artisanat. Elle a indiqué que la tenue du Conseil des femmes d’affaires arabes (les 21 et 22 avril) s’inscrit dans le cadre des réunions périodique­s du Conseil, qui se réunit deux fois par an. Et d’ajouter que le conseil oeuvre à consolider les relations entre les femmes d’affaires arabes.

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