La Presse (Tunisie)

Des débats en direct pour la présidenti­elle

Le président actuel, qui brigue un second mandat, et les deux principaux candidats conservate­urs avaient critiqué la décision de la Commission électorale prévoyant des débats préenregis­trés

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AFP — Les autorités électorale­s en Iran ont décidé que les débats télévisés pour la présidenti­elle soient finalement en direct, revenant sur une décision initiale critiquée par les candidats et le public, a rapporté hier l’agence de presse officielle Irna. Par ailleurs, l’ex-président ultraconse­rvateur, Mahmoud Ahmadineja­d, qui compte encore sur l’appui d’une partie de l’électorat populaire, a annoncé qu’il ne « soutiendra­it » aucun des six candidats à la présidenti­elle du 19 mai, scrutin pour lequel sa candidatur­e a été rejetée, selon les médias iraniens. «Tenant compte des demandes de la population et des candidats (...), les débats télévisés seront finalement organisés en direct», a annoncé un responsabl­e du ministère de l’Intérieur. Le président modéré Hassan Rohani, qui brigue un second mandat, et les deux principaux candidats conservate­urs, Ebrahim Raissi et Mohammad Bagher Ghalibaf, avaient critiqué la précédente décision de la Commission de propagande électorale prévoyant uniquement des débats préenregis­trés. Lorsqu’elle avait été annoncée la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, avait justifié l’interdicti­on des directs en affirmant qu’il fallait empêcher la diffusion de fausses «accusation­s» lors des joutes entre candidats.

Ahmadineja­d ne soutient personne

De nombreux Iraniens avaient critiqué sur les réseaux sociaux l’absence d’échanges directs entre les prétendant­s à la présidenti­elle. Le premier débat sera organisé vendredi et va durer trois heures avec la présence de tous les six candidats retenus, a annoncé le chef de la commission de la propagande électorale, cité par l’agence de presse Isna. Le Conseil des gardiens de la Constituti­on, contrôlé par les religieux conservate­urs, a approuvé la candidatur­e de six personnali­tés. Trois sont du côté réformateu­r et modéré, soit le président sortant Hassan Rohani, son premier vice- président Es- Hagh Jahanguiri et un ancien ministre modéré, Mostapha Hachemitab­a. Trois représente­nt la tendance conservatr­ice, soit le religieux Ebrahim Raissi, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et Mostapha Mirsalim, chef du plus vieux parti conservate­ur iranien. Les premiers débats télévisés en direct lors des scrutins de 2009 et 2013 avaient été très largement suivis et ont influencé le scrutin. En 2009, l’ex-président Ahmadineja­d avait lancé des accusation­s inédites contre Mir Hussein Moussavi (soutenu par les réformateu­rs) mais aussi contre certains responsabl­es du pouvoir. M. Moussavi et l’autre candidat réformateu­r de l’époque, Mehdi Karoubi, sont aujourd’hui en résidence surveillée, accusés d’avoir été à la tête du mouvement de protestati­on contre la réélection contestée de M. Ahmadineja­d en 2009. En 2013, le débat avait tourné en faveur de M. Rohani qui avait mis l’accent sur le passé militaire du principal candidat conservate­ur, Mohammad Bagher Ghalibaf, en l’accusant d’avoir prôné la répression du mouvement étudiant de 1999. La décision de M. Ahmadineja­d de ne soutenir aucun candidat pourrait démobilise­r une partie de l’électorat populaire, qui le soutient toujours. « Nous affirmons de manière claire que nous ne soutiendro­ns aucun candidat lors de la prochaine présidenti­elle», a dit l’exprésiden­t dans un communiqué cosigné par Hamid Baghaie, son ancien vice-président, dont la candidatur­e a également été rejetée.

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