La Presse (Tunisie)

Le président Sissi en visite à Riyad

Réchauffem­ent confirmé entre les deux pays... Le Caire s’était rapproché de la Russie, alliée de Bachar Al-Assad, ce qui avait jeté un froid dans leurs relations

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AFP — Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a entamé hier à Riyad une visite en Arabie Saoudite, signe d’un réchauffem­ent des relations entre les deux pays après une période de tension. Le roi Salmane, entouré des principaux responsabl­es saoudiens, a accueilli M. Sissi à sa descente d’avion et a ensuite offert un déjeuner en son honneur, a rapporté l’agence officielle saoudienne SPA, qui ne précise pas la durée de la visite. La présidence égyptienne a indiqué samedi que la «lutte contre le terrorisme, qui menace désormais la sécurité et la stabilité de la nation arabe voire de la communauté internatio­nale dans son ensemble» sera au coeur des discussion­s en Arabie Saoudite. La visite souligne, selon la même source, la volonté des deux pays de «renforcer leurs relations privilégié­es dans différents domaines». Après plusieurs mois de tensions entre leurs deux pays, les dirigeants des deux puissances régionales s’étaient rencontrés fin mars en marge du sommet arabe en Jordanie. Dix jours auparavant, l’Arabie Saoudite avait repris ses livraisons de pétrole à l’Egypte interrompu­es brutalemen­t en octobre 2016. Ces livraisons de pétrole avaient été suspendues au moment où les deux pays avaient fait éclater leur désaccord au sujet du conflit en Syrie. Le Caire s’est rapproché de la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, tandis que Ryad soutient des groupes d’opposition au régime syrien. Peu avant l’arrêt des livraisons, l’Egypte avait d’ailleurs voté en faveur d’une résolution sur la Syrie proposée par Moscou à l’ONU, à laquelle Riyad s’opposait fermement. Par ailleurs, un accord signé en avril pour la rétrocessi­on de deux îlots de la mer Rouge à l’Arabie Saoudite a aussi été compromis par une décision de justice égyptienne, ajoutant à la tension. Mais la justice égyptienne a invalidé le 2 avril une décision s’opposant à cette rétrocessi­on, voulue par le gouverneme­nt égyptien mais très critiquée dans le pays et qui a fait l’objet d’une série de décisions de justice contradict­oires ces derniers mois. Riyad avait apporté un soutien sans faille à M. Sissi, artisan de la destitutio­n en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, versant des milliards de dollars d’aide au Caire.

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