Gafsa, la muse et le logis
Plus de soixante-dix artistes venus des quatre coins du monde, unis par le fil ténu que peut être l’amour de l’Art et de l’Autre, se sont retrouvés une dizaine de jours à Gafsa. Du Soudan, d’Irlande, de Libye, des USA, de Jordanie, d’Arménie, du Koweït et
Initiative heureuse. Le vernissage de l’exposition Al Maken 2, à la galerie Maison des arts du Belvédère, a eu lieu vendredi 21 avril. Un événement qui dépasse les oeuvres réalisées et exposées, pour cristalliser par des couleurs et des formes le beau concept du vivre-ensemble. Une deuxième édition de Rencontres internationales, In Situ, organisée par l’Association Al Maken d’Art actuel. Plus de soixante-dix artistes venus des quatre coins du monde, unis par le fil ténu que peut être l’amour de l’Art et de l’Autre, se sont retrouvés une dizaine de jours à Gafsa. Du Soudan, de l’Irlande, de Libye, des USA, de Jordanie, d’Arménie, du Koweït et d’Argentine, accompagnés d’une pléiade d’artistes tunisiens, inspirés par un cadre évocateur, parfois pressant, ont mis en forme leur imaginaire sur toile, sur bois, avec le fil, à travers des assemblages inattendus. Des oeuvres réactives qui interpellent et reproduisent sans doute l’ambiance ressentie. Une fois les toiles achevées, les artistes sont partis vers d’autres cieux, laissant derrière eux un souvenir tangible, témoin de leur passage sur les terres tunisiennes. La galerie Maison des Arts, nichée dans l’écrin foisonnant et vert du Belvédère, a été investie de peintures, sculptures, scènes invoquant nombre de mouvements artistiques. Un melting-pot de courants picturaux qui traverse l’histoire et la géographie, côtoyant d’autres peintures non classées se définissant par elles-mêmes, qui attirent le regard et interrogent l’inconscient. La présidente de l’association, Hédia Atig, expliquait aux visiteurs que de grands noms, tunisiens et internationaux, avaient pris part à cette aventure. Les prix affichés sont nettement inférieurs à ceux du marché de l’art, destinés d’ailleurs à alimenter le fonds de la prochaine édition, déjà, qui se tiendra à Zarzis. Une dizaine de jours dans le sudouest tunisien, de la ville aux localités environnantes, en passant par le bassin minier, les artistes attirés par le site, parfois par un regard profond, un visage triste ou heureux, ont dessiné des portraits et peint des paysages. Gafsa a été leur muse et leur logis. Et l’exposition court jusqu’au 30 avril et vaut bien le détour.