«Pour un cadre juridique spécifique»
«Vous savez, depuis le début des années 90, la part des subventions publiques a considérablement chuté pour les grands clubs dont les ressources financières se sont diversifiées. Cependant, les petits et moyens clubs sont toujours dépendants de ces subventions qui conditionnent dans la plupart des cas leur survie et la continuité de leur exploitation. Pourquoi cette remarque ? Juste pour souligner le fossé qui sépare les clubs dits structurés et les moins nantis ou clubs dits assistés. Amender la loi n’est pas sans risques car le gros des troupes devra adopter les mécanismes propres aux sociétés à objet sportif ou mettre la clé sous la porte! Au CA, à titre d’exemple, le mode de fonctionnement est déjà assez rigoureux et varié avec des sources de financement stables venant de partenaires privés (opérateurs). Contrats de sponsoring, annonceurs, vente de produits dérivés sous le label du club, parallèlement au mode de financement classique, l’association sportive fait appel de plus en plus aux entreprises privées et négocient des contrats portant sur divers modes de financement et de soutien aux activités. Eh oui, l’argent est devenu un facteur important et déterminant dans la réussite du professionnalisme. Il faut apprendre à le chercher car il ne faut pas s’attendre à des cadeaux. Certes, ce soutien prend aussi la forme du mécénat (l’entreprise ne demande pas de contre-partie directe de l’association) ou du parrainage (le parrain accorde une aide en vue d’en retirer un avantage). Mais force est de constater qu’en Tunisie, du moins chez bon nombre de clubs, sponsoring, mécénat et parrainage sont inter-liés. Le sponsoring et le parrainage sont deux aspects souvent traités ensemble par les professionnels car l’opération concourt au même résultat. Tandis que le mécénat en diffère du fait que le mécène n’a pas d’objectifs escomptés derrière le financement du club sportif».
«Cependant, les choses bougent. Les liens entre l’Etat, les fédérations, les clubs et les sportifs se sont considérablement transformés. L’ancien couple fédération/club régissant la carrière du sportif laisse place aujourd’hui à un nouveau tandem impresario/ promoteur d’événements. Le sponsoring, quant à lui, est un nouveau mode de financement auquel ont recours les associations sportives afin d’en tirer le maximum d’avantages financiers ou en nature. En effet, le contrat de sponsoring peut comporter des aides financières comme il peut contenir des prises en charge totales ou partielles de quelques dépenses, telles que : les stages en Tunisie ou à l’étranger ; la fourniture de matériel et équipement sportif (bus, terrain, local, mobiliers). Et, en contre-partie de ces aides, l’entreprise privée procède le plus souvent à l’insertion de son nom, logo ou affiche dans le stade, par le biais d’une banderole ou une affiche; les tenues des athlètes ; les billets d’accès au stade. La société peut également parrainer l’association au cours d’une période déterminée, comme à l’occasion d’une compétition sportive locale ou internationale, un stage de préparation ou bien lors de l’organisation d’un gala comme celui de CA-OL et CA-PSG. Cependant, ce moyen de financement est surtout tributaire de l’importance du club sportif et de sa notoriété, ainsi que des résultats sportifs réalisés. Ce qui n’est pas le cas de la majorité des clubs. Il faut donc repenser et amender la loi sur les associations pour définir un cadre législatif qui permet non seulement aux clubs de se détacher de la tutelle financière des collectivités locales. Mais surtout disposer à terme de ressources fixes qui permettent d’équilibrer les comptes et gérer les frais financiers de fonctionnement. En conclusion, je dirais qu’il faut que les clubs sportifs en Tunisie sachent tirer profit du logo, du maillot et de l’image et investissent dans ce domaine, à l’instar des grands clubs européens afin d’élargir le champ de financement de leurs activités. Cela ne sera atteint que grâce à l’adoption d’un cadre législatif spécifique, sorte d’argument commercial qui pourrait inciter les tiers à investir dans ladite société à objet sportif».