Une affaire de famille
L’Etoile a toujours cultivé cet esprit d’appartenance, devenu le label du club sahélien
La grandeur des clubs s’acquiert au fil des performances et des consécrations, certes. Mais aussi sur la base de valeurs et surtout d’un sentiment d’appartenance, une donne importante qui constitue un véritable socle pour les clubs dans les moments difficiles et dans la gestion des affaires courantes. En ce sens, l’Etoile du Sahel est un modèle à suivre, un cas d’école, volet ancrage, fidelité et investissement tous azimuts de la part de tout le microcosme du club. De fait, le club sahélien a quelque chose de singulier qui rend idyllique la relation liant les joueurs qui ont porté la casaque «rouge et blanc» à leur équipe. Ces derniers finissent par résister aux tentations financières alléchantes provenant des autres clubs et préfèrent «rester à la maison» et continuer à valoriser leur passion pour leur club de coeur où règnent une ambiance et un environnement propices. Dans ce registre,les exemples sont à la fois multiples et révélateurs. A cet effet, tout le monde sait que la quasi-totalité des joueurs étoilés, notamment les piliers de l’équipe, sont convoités de tous bords mais ils ont préféré rempiler avec leur club de coeur, en dépit de conditions financières moins juteuses que celles proposées par les autres prétendants, à l’instar des Lahmar, Neguez, Bédoui,Msakni, Boughattas,
Ben Amor, Balbouli, Ben Frej, Brigui, Abderrazak. Ce dernier nous a révélé qu’il est hors de question pour lui de porter une autre tunique que celle de l’Etoile. Jemal, quant à lui, est sur le point d’emboîter le pas à ses coé-
puisque la reconduction de son bail avec la formation sahélienne est imminente. Même la légion étrangère qui a milité sous les couleurs de l’Etoile a adopté le même principe de fidélité au point de devenir de véritables enfants du club. Et là, on parle notamment de la coqueluche du public étoilé, le baroudeur algérien Baghdad Bounedjeh qui ne rate pas la moindre occasion pour confirmer sur un ton sentimental, voire nostalgique, son attachement indéfectible à l’Etoile : «Mon destin est étroitement lié à l’Etoile, c’est un club très spécial pour moi. J’ai joué en tant que supporter de l’Etoile et non en tant que joueur. Je reviendrai un jour à l’Etoile. En Tunisie,il est impensable de pouvoir porter une autre casaque que celle de l’Etoile d’autant que je compte m’installer à Sousse où je dispose d’une maison» . Le « roc » camerounais Franck Kom, ex-milieu défensif emblématique de l’Etoile et actuel sociétaire de la formation allemande de Karlsruher, lui aussi ne rate pas la moindre occasion pour rendre visite à ses anciens coéquipiers : « Pour moi, c’est une trahison que de porter en Tunisie un autre maillot que celui de l’Etoile » nous a-t-il avoué lors d’une récente entrevue.
Une joyeuse fratrie
De plus, la première impression qui se dégage quand on voit les joueurs étoilés évoluer sur le terrain, ou même lors des occasions privées, c’est qu’il s’agit d’une véritable bande de copains, où tout le monde est au service de tout le monde et où l’on tente de soutenir psychologiquement et matériellement n’importe quel élément qui passe par une période difficile. Le Brésilien Diogo Acosta en sait quelque chose, puisqu’il a été fortement soutenu par ses coéquipiers lors des moments difficiles, même quand il avait des problèmes avec ses dirigeants, ce sont les joueurs particulièrement Brigui et Amri qui l’ont convaincu de rentrer du Brésil et reprendre les entraînements avec l’équipe.
L’autre fait important qui dénote la qualité de l’état d’esprit qui a tou- jours prévalu à l’Etoile, c’est cette faculté à gérer en interne les problèmes de tout ordre au sein du groupe ou entre le Bureau et les joueurs, de telle sorte que rien ne filtre à l’extérieur et on ne s’étale pas sur les médias, d’où cette maturité manifeste qui procure à la vie du club un véritable socle moral hermétique et valorisant. Comme quoi, performances et valeurs peuvent rimer ensemble !