La Presse (Tunisie)

La quintessen­ce étoilée

L’ESS de cette saison, c’est un mélange d’honneur, de collectif et d’orgueil.

- Khaled KHOUINI

Convaincan­ts face à l’USBG malgré une deuxième période très poussive, les Étoilés sont plus que jamais dans le rétroviseu­r de l’EST. Entre le leader et le tenant, le duel à distance promet d’être serré jusqu’à la fin de la compétitio­n. Ce faisant, en marge de la dernière journée disputée, l’EST n’aura repris le large au classement que quelques minutes, avant que le Brésilien Diogo Acosta ne délivre les siens et leur permet de glaner trois précieux points. A Ben Guerdane, face à des locaux bien affûtés mais manquant de réalisme, les Sahéliens, auteurs notamment d’une première demi-heure de qualité, ont forcé leur destin vers la fin, enregistra­nt ainsi une victoire qui leur permet de rester au contact de leur rival. S’ils se sont fait peur en première période, leur mérite est d’avoir réagi sous l’impulsion d’un Kechrida audacieux et endurant. Tour à tour, les Msakni, Ghazi Abderrazak, Bangoura et Brigui ont pris en défaut la défense axiale adverse à plusieurs reprises sans concrétise­r. Il faut dire que le gardien Charfi, dans un grand jour, a repoussé maintes tentatives des «Diables Rouges». Quand un adversaire est acculé et se retrouve retranché dans ses bases, déjouer ses plans n’est qu’une question de temps. Asphyxiée, l’arrière-garde de l’USBG craquait ainsi après un siège permanent de l’Etoile lors des dix dernières minutes. Il faut dire que l’Etoile exploite de mieux en mieux ses temps forts (le premier quart d’heure et la fin du match). Certes, les visiteurs n’ont jamais semblé se diriger vers une rencontre à sens unique. Mais ils réussissen­t cependant à aller au bout de leurs intentions quand l’adversaire se montre coriace. Bien des choses doivent toutefois être revues et corrigées chez les Etoilés. Lors du dernier quarttemps du premier half, ils ont eu des sueurs froides, puis se sont montrés incapables de se mettre à l’abri face à des locaux pourtant dominés dans les grandes largeurs pendant plus de trente minutes.

Implicatio­n et projection

Cela dit, les hommes de Chokri Khatoui ont eu le mérite de rester dans la partie et pouvaient ainsi revenir dans les débats lorsque l’ESS lâchait son emprise. Cependant, face à des locaux atteints physiqueme­nt et sans imaginatio­n offensive vers la fin, l’Etoile a multiplié ses assauts dans la moitié de terrain adverse. Sur ce, si le nul n’aurait pas été immérité pour une USBG qui a tenu la dragée haute la majeure partie du temps, l’Etoile, quant à elle, aura tout montré en l’espace de dix minutes. Pressing haut, dédoubleme­nts, variation du jeu, tempo dicté et projection­s offensives par vagues successive­s. Oui, cette Etoile-là mange encore à sa faim. Ce qui la distingue des autres gros bras tient à si peu de chose. Elle est attachante car ce n’est pas une équipe arrogante aux automatism­es quasi robotiques, sans aucune folie et surtout sans âme. Finalement, l’Etoile de cette saison, c’est un mélange d’honneur, de collectif et d’orgueil. De talent aussi (encore heureux!), et une envie de gagner. Encore et toujours !

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Al Khali Bangoura, le porteur d’eau de l’Etoile Sportive du Sahel

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