La Presse (Tunisie)

Le Roi, c’est Nadal !

Titré à Monte-Carlo, l’Espagnol a retrouvé son terrain d’expression favori. Et marqué esprits et adversaire­s avant Roland-Garros. Tour d’horizon des forces en présence.

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En ce début d’année 2017, le tennis offre un étourdissa­nt voyage dans le temps. Comme en 2005 et 2006, les quatre principaux tournois d’ouverture de la saison (Open d’Australie, Indian Wells, Miami et Monte-Carlo) ont été confisqués par Roger Federer (35 ans) et Rafael Nadal (30 ans). Si le maître suisse a prévu de se prononcer le 10 mai quant à une éventuelle présence à RolandGarr­os (28 mai-11 juin), l’Espagnol, sacré dimanche pour la dixième fois de sa carrière à Monte-Carlo, s’annonce déjà comme l’homme à battre lors de la saison sur terre battue. À Monte-Carlo, Rafael Nadal a été ébranlé par la force et la profondeur du coup droit de l’Anglais Kyle Edmund, secoué par la variété du Belge David Goffin. Il a plié sans rompre. Sur terre battue, Nadal est redevenu infernal. L’Espagnol cherchera, dans un peu plus d’un mois, à coiffer une dixième couronne à Roland-Garros, comme à Barcelone. Une constance sidérante. Une collection unique en son genre dans le tennis. À titre de comparaiso­n, Eddy Merckx, «le Cannibale» n’a au cours de sa folle carrière remporté que… 7 Milan-San Remo. Rafael Nadal (profession­nel depuis 2001) se conjugue à tous les temps. Sa chevelure s’est clairsemée, il a depuis longtemps rangé sa tenue de corsaire, mais sa déterminat­ion n’a pas pris une ride et reste un modèle du genre. Son physique fait moins peur et ses coups moins mal, mais, lorsque son corps le laisse tranquille (l’an dernier, titré à Monte-Carlo, il avait, blessé, été contraint à l’abandon avant le 3e tour à Roland-Garros), l’Espagnol peut rivaliser sur tous les terrains (25 victoires en 29 matchs depuis le début de la saison pour le joueur qui a remporté le plus de matchs en 2017). Et, sur terre battue, les défis ne vont pas manquer. Il y a, par exemple, perdu ses trois derniers matchs contre Novak Djokovic…

Crise de confiance pour le duo Murray-Djokovic

Fragilité au sommet. Les éliminatio­ns d’Andy Murray et Stan Wawrinka (en 8es de finale), puis de Novak Djokovic (en quarts de finale), ont prématurém­ent privé le tournoi de Monte-Carlo de ses trois premières têtes de série. Le Serbe n’a plus dépassé les quarts de finale d’un tournoi depuis son titre à Doha, début janvier. Son prochain objectif sera Madrid (du 7 au 14 mai), dont il est le tenant du titre. L’ancien maître du jeu a récemment confié au site serbe Novosti : «Ma carrière se passe désormais sur un rythme un peu différent des dernières années. J’ai décidé de ralentir le rythme pour préserver ma santé et prolonger ma carrière, sans me sentir obligé de gagner tous les tournois auxquels je participe». La conséquenc­e crève les yeux. Il y a peu encore, il jouait chaque coup comme si sa vie en dépendait. Une implicatio­n qui ne souffrait jamais la moindre baisse d’intensité. Plus défensif, Djokovic est naturellem­ent moins décisif. Andy Murray, rassuré au niveau physique, a besoin de temps et de jeu après son retour suite à une blessure au coude droit. Il a saisi l’opportunit­é d’une invitation pour tenter de se relancer à Barcelone (du 24 au 30 avril).

Goffin s’affirme, Zverev trop tendre

Le Belge David Goffin (26 ans), vainqueur à Monte-Carlo de l’Autrichien Dominic Thiem, puis de Novak Djokovic (la victoire la plus marquante de sa carrière, la première contre un des trois premiers joueurs mondiaux, après 14 défaites), s’inscrit comme l’un des hommes en forme du printemps. Premier Belge à se hisser dans le top 10 du classement ATP (fin février), il est le chef d’orchestre d’une équipe qui se distingue en Coupe Davis (finaliste en 2015, demi-finaliste en 2017). Il a vécu en Australie, en janvier dernier, son deuxième quart de finale en Grand Chelem (après Roland-Garros l’an passé). À Monte-Carlo, victime d’une erreur d’arbitrage, il a perdu le fil de la demi-finale contre Rafael Nadal alors qu’il était loin de faire de la figuration. Son jeu, classique, esthétique, varié, lui ouvre un vaste champ de possibles. Après avoir corrigé l’Allemand Alexander Zverev (20 ans, 21e mondial), autre jeune joueur à la mode, au 3e tour à MonteCarlo (6-1, 6-1), Rafael Nadal a souligné : «Zverev a tous les coups, tous les ingrédient­s pour être dans les tout meilleurs. Seulement, ça prend du temps. Il va encore progresser, il faut qu’il acquière encore un peu d’expérience. Il doit apprendre quelques petites choses qui vont faire la différence.»

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