La Presse (Tunisie)

La loi relative à la production de l’électricit­é à partir des énergies renouvelab­les renferme des défaillanc­es qui concernent, en premier lieu, le régime d’autoconsom­mation.

- N.H.

De l’avis des experts, «cette loi n’a généré aucun projet d’énergie renouvelab­le d’envergure. En effet, aucun industriel n’a pu se doter d’un champ solaire ou d’un parc éolien, car les mécanismes mis en place ne permettent pas le recours aux sociétés de projets comme vecteurs d’investisse­ments permettant la levée des fonds nécessaire­s pour financer ces projets» . Sachant que ladite loi alloue 80 MW à l’éolien et 130 MW au solaire photovolta­ïque pour le régime d’auto-production. En l’absence de mécanismes, ces projets «ne pourront jamais être réalisés. L’amendement de cette loi est inévitable si l’Etat souhaite le développem­ent de ce segment du marché et renforcer la compétitiv­ité des industriel­s tunisiens» . Le Maroc, à titre d’exemple, qui a adopté une loi permettant la production privée d’électricit­é à partir de sources renouvelab­les, a vu ses industriel­s se doter de parcs éoliens, tel est le cas de l’Office Chérifien du Phosphate qui dispose aujourd’hui de son propre parc éolien. Idem pour le cimentier Lafarge-Holcin. «Ceci leur a permis de réaliser des économies sur leur facture énergétiqu­e et d’améliorer leur compétitiv­ité à l’échelle internatio­nale» .

Vente à la Steg

Selon la loi relative à la production de l’électricit­é à partir des énergies renouvelab­les, un quota de 3X30 MW est prévu pour le solaire photovolta­ïque. Après la publicatio­n du contrat type de vente d’électricit­é à la Steg, «les investisse­urs et les bailleurs de fonds ont malheureus­ement constaté la non-bancabilit­é du contrat de vente d’électricit­é à la Steg. Ce contrat étant une pièce maîtresse assurant la pérennité financière des projets renouvelab­les. En effet, sans l’amendement du contrat, aucun projet ne verra le jour» . En prenant en considérat­ion les délais prévus par la loi pour l’obtention des autorisati­ons nécessaire­s à la réalisatio­n des projets, ainsi que la durée de constructi­on, il serait difficile d’atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2020. S’agissant du régime des concession­s, le ministère de l’Energie et des Mines a planifié de lancer 100 MW éolien et 100 MW solaire photovolta­ïque. Il est à signaler que le programme de production d’électricit­é à partir des énergies renouvelab­les pour la période 2017-2020 comprend l’installati­on de 1.000 MW répartis par source d’énergie renouvelab­le comme suit: - Energie éolienne : * régime des concession­s : installati­on de 100 MW dans le cadre d’appel d’offres * régime des autorisati­ons : installati­on de 90 MW dans le cadre d’appel à projets * la Steg : 80 MW * l’autoproduc­tion : 80 MW - Solaire photovolta­ïque : *régime des concession­s : installati­on de 100 MW dans le cadre d’appel d’offres * régime des autorisati­ons : installati­on de 120 MW dans le cadre d’appel à projets * la Steg : 300 MW * l’autoproduc­tion : 130 MW Les projets de production d’électricit­é à partir des énergies renouvelab­les conforméme­nt aux régimes des autorisati­ons et des concession­s seront réalisés par le secteur privé suite à des appels à projets et des appels d’offres. Le plan national de l’énergie électrique produite à partir des énergies renouvelab­les pour la période 2021-2025 comprend l’installati­on d’une puissance additionne­lle de 1.250 MW.

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