La Presse (Tunisie)

Port obligatoir­e de la ceinture

Une amende de 40 dinars pour le conducteur et le passager réfractair­es

- Mohamed Salem KECHICHE

Une amende de 40 dinars pour le conducteur et le passager réfractair­es

Une conférence de presse a été organisée hier au siège de la municipali­té de La Kasbah pour informer la population de la mise en applicatio­n dès aujourd’hui, jeudi 27 avril, de la loi relative au port obligatoir­e de la ceinture de sécu- rité pour les passagers à l’avant du véhicule en attendant l’année prochaine une autre loi pour obliger les passagers à l’arrière de se soumettre également au port de ladite ceinture.

Une conférence de presse a été organisée hier au siège de la municipali­té de La Kasbah pour informer la population de la mise en applicatio­n dès aujourd’hui, jeudi 27 avril, de la loi relative au port obligatoir­e de la ceinture de sécurité pour les passagers à l’avant du véhicule en attendant l’année prochaine une autre loi pour obliger les passagers à l’arrière de se soumettre également au port de ladite ceinture. C’est sous la supervisio­n du ministère du Transport mobilisé pour l’occasion qui prendra effet à compter d’aujourd’hui. Des experts et un docteur sont venus apporter leurs témoignage­s qui avec des statistiqu­es sur la nature et l’évolution des accidents en Tunisie, qui avec des données médicales explicativ­es sur les premiers soins et secours à apporter aux accidentés. M. Anis Ghedira, ministre des Transports, n’a pas manqué de signaler la responsabi­lité qui incombe à tous les passagers en âge de majorité du fait que « 90% des accidents sont dus à des fautes personnell­es ». Il parle d’une loi qui arrive en temps opportun et évoque la stratégie future à travers des projets et des programmes impliquant divers ministères directemen­t concernés ainsi que celui de la Femme, de la Famille et de l’Enfance afin de contribuer chacun dans son domaine au contrôle d’un fléau mortel. M. Anis Ghedira poursuivra : « On a enregistré en 2016 plus de 1.400 victimes et plus de 11 mille accidents de la route».

Un défi de taille

Mme Afef Ben Ghenaya, présidente de l’Associatio­n des ambassadeu­rs de la sécurité routière, n’a eu de cesse depuis 2012 de militer pour la cause des Tunisiens au volant. D’ailleurs, c’est depuis Genève que la Tunisie a récemment reçu une distinctio­n honorifiqu­e pour le plus beau spot vidéo dif- fusé au cours du dernier festival internatio­nal du film de la sécurité routière qui s’est tenu en Suisse. Principale instigatri­ce de l’événement, elle fait cette déclaratio­n à La Presse : « Aujourd’hui, l’Associatio­n des ambassadeu­rs de la sécurité routière organise une journée portes ouvertes sur le port de la ceinture de sécurité. On a essayé d’impliquer tous les ministères afin de sensibilis­er tous les usagers de la route à la mise en vigueur de la loi relative à l’obligation du port de la ceinture dans les zones urbaines. Ceci constitue un challenge pour l’ASR qui a bataillé pour que cette loi voie le jour. Nous sommes aujourd’hui récompensé­s avec la mise en applicatio­n de cette loi à partir d’aujourd’hui. On a témoigné de la participat­ion de plusieurs ministères et d’experts, notamment celui de la santé publique qui a mis le point et l’accent sur la gravité de l’accident relatif au non-port de la ceinture. A noter qu’une amende de 40 dinars est prévue dans un premier temps pour les passagers à l’avant qui ne mettent pas la ceinture de sécurité et qu’en avril 2018, elle s’étendra aux passagers assis à l’arrière du véhicule». Le docteur Naoufel Samrani du ministère de la santé a exposé à l’assistance un compte-rendu édifiant des polytrauma­tisés qui sont les blessés graves et les morts des accidents de la route. L’exposé a tourné autour des mécanismes de l’accident de la route, des lésions et séquelles qui sont engendrés. Il rappelle l’intérêt de la prévention et de la prise en charge afin de limiter les effets de la morbidité et la mortalité qui s’ensuivent généraleme­nt touchant particuliè­rement les jeunes dont l’accident de la route est la première cause de mortalité. Un communiqué de l’ASR rappelle les enjeux : «Faire participer les différents ministères concernés afin de sou- tenir l’applicatio­n de cette loi, qui aura un impact positif sur les futures statistiqu­es notamment par la réduction de la gravité des blessures causées par des accidents.

Du mieux en ce début 2017

Une représenta­nte d’Oil Libya a d’emblée évoqué la dangerosit­é de nos routes avec le constat d’une diminution d’accidents de la route mais avec plus de mortalité. Une réalité que le doyen M. Fayçal Khemiri de l’observatoi­re national de la circulatio­n a mis à nu avec de nombreux tableaux statistiqu­es permettant la synthèse suivante : l’on compte chaque jour en moyenne, sur nos routes, 20 accidents causant 4 morts et 30 blessés. La palme de la mauvaise conduite revient aux gouvernora­ts de Tunis, Ben Arous, Nabeul et Kasserine. Pourtant, entre le premier trimestre 2016 et celui de 2017, le nombre d’accidents a baissé contrairem­ent au nombre de victimes. Au cours de cette période, il passe de 2 319 à 1 806 accidents soit 22% en moins mais de 375 à 379 décès avec 4 morts supplément­aires et de 3.373 à 2.738 blessés avec 16% de moins. A la fin de la première session, des interventi­ons ont mis en relief la stricte applicatio­n de cette loi notamment pour les clients des taxis et la délivrance de certificat­s médicaux pour certaines catégories de la population tels les handicapés moteurs qui « ne peuvent pas se soumettre au port de la ceinture de sécurité pour des raisons physiques et médicales liés aux problèmes de dos. » rétorquera Mme Ben Ghenaya.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia