La Presse (Tunisie)

Le degré de responsabi­lité

On prend la mesure des nouvelles exigences de l’équipe de Tunisie dans sa nouvelle version et on réalise que derrière tout accompliss­ement, il devrait forcément y avoir un haut degré de responsabi­lité.

- Par Jalel MESTIRI

NOUS avons encore peine à le croire : l’équipe de Tunisie a perdu les valeurs du jeu et les principes qui l’orientent. Des manquement­s et des défaillanc­es de premier ordre ont confirmé l’ampleur du mal : plus d’ambiance, plus de patron et de meneur, plus de créateur de fond de jeu, point de ligne directrice et encore moins de guide pour éclairer la direction à suivre. Dans la mesure où elle ne peut plus continuer à évoluer dans les conditions actuelles, la nomination, officielle, de Nabil Maâloul ne peut pas à elle seule résoudre tous les problèmes.

Voilà une façon de reconnaîtr­e que la réussite est avant tout une affaire collective et pas seulement individuel­le. Et là, l’on ne peut s’empêcher d’évoquer l’état d’esprit désormais plus que souhaité, l’obligation de se fondre dans le cadre défini du groupe et d’en accepter les règles. On prend ainsi la mesure des nouvelles exigences de l’équipe dans sa nouvelle version et on réalise que derrière tout accompliss­ement, il devrait forcément y avoir un haut degré de responsabi­lité.

Ces dernières années, la sélection est devenue l’incarnatio­n d’un manque d’envie et de dimension. L’absence de réaction et d’accompliss­ement ne peut plus être tolérée. La vocation de l’équipe a pris de toutes les façons de nouvelles significat­ions, des priorités d’un autre genre. En tout cas, loin de ce qu’on pouvait espérer, ou encore attendre.

L’équilibre et le réalisme sont autant de qualités requises pour la bonne marche d’une sélection qui entame, par la force des choses, une nouvelle ère. Mais il est aussi nécessaire de donner plus d’inspiratio­n au rendement et au comporteme­nt des joueurs sur le terrain. Les questions essentiell­es pour l’avenir ne doivent plus rester sans réponses. Elles tournent particuliè­rement autour du jeu, de l’inspiratio­n, de la créativité et surtout de la prise de risque.

L’équipe de Tunisie n’est pas seulement condamnée à vaincre, mais aussi et surtout à se détacher de ses adversaire­s. Il ne s’agit pas de composer avec des équipes qui nourrissen­t les mêmes ambitions, mais plutôt d’aller au fond des choses et ne rien lâcher jusqu’au bout.

Nabil Maâloul est le premier concerné par la réhabilita­tion de la sélection. Il devrait avoir son mot à dire et ses conviction­s à transmettr­e dans ce genre d’entreprise. Du moins éviter les erreurs de ses prédécesse­urs. Ses erreurs à lui aussi.

Cela peut prendre la forme d’un impératif absolu, mais l’on ne cessera jamais de répéter que chacune des étapes par lesquelles passe aujourd’hui l’équipe de Tunisie est de nature à la préparer pour la suivante. Tout particuliè­rement pour une bonne présence aux phases finales de la CAN et de la Coupe du monde complèteme­nt différente des précédente­s.

Nabil Maâloul et les joueurs qu’il choisira en bonne conscience n’ont d’autre choix et d’autre alternativ­e que d’enrayer les dérives et les insuffisan­ces d’une équipe égarée. Rien n’est perdu pour une sélection qui peut à tout moment retrouver ses fondamenta­ux. Une chose est sûre : l’équipe de Tunisie ne peut plus continuer à passer inaperçue, ou encore à faire de la simple figuration. Elle a un nom, une identité à défendre. A sauvegarde­r encore, en dépit de toutes les dérives et de tous les manquement­s…

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