Un numéro vert pour les femmes battues
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Néziha Laâbidi, a annoncé, hier, la mise en service dans les prochains jours d’un numéro vert accessible 24h/24 et 7j/7 à toutes les femmes victimes de violence afin de leur apporter le soutien nécessaire. « Le ministère entend par ailleurs engager des travaux d’extension des centres de prise en charge des femmes victimes de violence», a-t-elle ajouté lors d’une table ronde nationale tenue à Tunis sur «les conclusions ministérielles à l’élaboration des politiques d’égalité de genre en Tunisie». Lors de cette table ronde organisée à l’initiative de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (Afturd), Raoudha Bayoudh, commissaire principal de police, a appelé à la nécessité de renforcer le rôle préventif de structures sécuritaires en matière de lutte contre la violence fondée sur le genre. Elle a ainsi suggéré la mise en place d’une stratégie de communication visant à sensibiliser à cette forme de violence et le renforcement du taux de recrutement des femmes au sein des services de sécurité nationale. Bayoudh a également jugé impératif de généraliser les unités chargées de lutte contre la violence faite aux femmes qui relèvent du ministère de l’Intérieur. Lamia Dridi, députée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a souligné, pour sa part, que la violence exercée à l’égard de la femme touche également l’enfant dans la mesure où ce dernier partage avec sa mère ses souffrances. Cela, a-t-elle dit, influe négativement sur son état psychologique et sur son éducation, appelant, à cet égard, à la nécessité de mobiliser tous les moyens ( législatifs, financiers et médiatiques) pour faire face à ce fléau. Cette table ronde fait suite à une série de rencontres et consultations régionales et nationales dans les pays de la région Mena organisées en partenariat avec les associations et membres de l’initiative féministe euro-med (EFIIFE). Ce processus d’un an a rassemblé plus de 600 parties prenantes et a finalisé la plateforme régionale de genre (GRP) avec des recommandations politiques visant à renforcer le statut des droits des femmes et l’égalité de genre.