Non!... Pas normal du tout !
Ce slogan est venu officialiser un mot étranger, un écart inadmissible qui constitue un crime de lèse-identité.
C’est tout simplement scandaleux. Il n’est vraiment pas normal du tout de mener une campagne nationale de communication en utilisant un slogan basé sur un mot d’une langue étrangère. Un mot ordinaire qui possède son équivalent dans notre langue nationale qu’elle soit dans sa version savante ou dans celle parlée. « Normal hakka ?! », (Vous trouvez ça normal ?!), slogan de ladite campagne qui est censé exprimer le ras-le-bol devant l’incivisme de bon nombre de nos concitoyens qui jettent les ordures n’importe où et n’importe quand. Ce slogan bâtard est venu ainsi officialiser, institutionnaliser même, un mot étran- ger, utilisé, il est vrai, par les jeunes depuis un certain temps. Mais dans le domaine de la souveraineté culturelle, cet écart est tout simplement inadmissible et constitue un crime de lèse-identité. Le plus inquiétant dans tout cela, c’est que tout le monde ou presque trouve cette aberration tout à fait normale. Et une question s’impose alors. Existe-t-il sur terre un peuple qui se respecte qui accepterait cet affront ?La réponse est connue et certains pays possèdent de solides mécanismes pour immuniser leur langue contre ce genre d’infestations. Qui a empêché les concepteurs de ce slogan d’utiliser le mot « maaqoul » (logique) au lieu du mot « normal » ? En utilisant un mot qui appartient à notre lexique bien de chez nous, et qui, en plus, est très usité, le message reste ainsi inchangé et notre identité préservée. Lancée par le ministère des Collectivités locales et de l’Environnement, et essayant de créer une certaine mobilisation sociale contre ce genre d’incivisme, la campagne utilise tous les supports afin de toucher le maximum de gens. Un spot mettant en scène des personnages publics qui s’adressent aux téléspectateurs est aussi diffusé sur toutes les chaînes locales et plusieurs fois par jour. Portant des tee-shirts affichant le slogan, ces personnages ouvri- ront certainement la marche pour une diffusion massive de ce genre de vêtements. Imaginons donc les énormes sommes d’argent dépensées pour mener cette campagne et aussi pour ancrer davantage ce mot étranger. Un coup supplémentaire donné à notre langue qui, depuis des années, est systématiquement attaquée et par tous. Une entreprise généralisée et amplifiée par les médias surtout audiovisuels, où animateurs, invités et contenus publicitaires s’acharnent contre notre langue, à telle enseigne que des pans entiers de notre lexique sont démolis au profit du français.