Hausse vertigineuse des importations non essentielles
L’importation de certains produits a évolué de 330%
L’aggravation du déficit commercial constitue une réelle problématique pour l’économie tunisienne. Durant les cinq premiers mois de 2017, la valeur des importations est de 19.822,1 MDT contre 16.820,5 MDT, durant la même période de l’année 2016, soit une augmentation de 17,8%. Le déficit commercial a atteint 6.475,1 MDT à fin mai 2017 contre 5.136,4 MDT à fin mai 2016. Ce sont les importations de produits non nécessaires qui posent problème aujourd’hui. Leur accroissement est vertigineux, atteignant entre 60 et 330%. A l’exemple des importations de bananes et de fruits exotiques qui s’élèvent à 64% et aussi des importations de conserves de 330% entre 2015 et 2016. Ainsi, le déficit de la balance alimentaire est passé de 91 MDT, en 2015 à 1.095 MDT à fin 2016. On est ainsi déficitaire 12 fois par rapport à 2015. L’impact de ce déséquilibre de la balance commerciale est très important sur tous les niveaux. Pour le système financier, les importations ont créé une demande très importante sur les devises étrangères, aboutissant à un glissement du dinar et l’accroissement de la facture des importations. Signal alarmant, le déficit a dépassé largement les réserves en devises de 160%. De même qu’une baisse de la liquidité, estimée entre 7 et 8 MDT par jour. Cela a un impact sur le volet fiscal, au niveau des recettes douanières. Les importations réalisées en 2016, soit 41.766,1 MDT, n’ont permis de collecter qu’entre 700 et 800 MD de droits de douane, soit 10% seulement. Ce qui a aussi un impact sur le paiement des dettes extérieures et des factures d’importation, d’où des menaces sur la croissance et sur l’emploi. D’ailleurs, l’objectif d’atteindre 2,5% de taux de croissance posera certainement de grands défis, dans cette conjoncture particulière. A ce niveau, les dépenses de développement n’ont pas dépassé 53 MDT, en janvier 2017 ; ce qui confirme une tendance assez alarmante en ce qui concerne les perspectives de croissance de l’économie tunisienne.