La Presse (Tunisie)

La Haute cour constituti­onnelle fait barrage

Et avant-hier, un tribunal administra­tif avait invalidé les décisions de justice favorables à le transfert de Tiran et Sanafir

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AFP — La Haute cour constituti­onnelle égyptienne a suspendu hier tous les jugements rendus sur la décision controvers­ée de rétrocéder deux îlots à l’Arabie Saoudite, le temps de choisir la juridictio­n habilitée à juger cette affaire. Dans ce dernier développem­ent d’une longue saga judiciaire, un porte-parole de la Haute cour constituti­onnelle a indiqué que le président de cette instance avait «émis un ordre provisoire pour suspendre tous les jugements rendus sur l’accord de Tiran et Sanafir». Le gouverneme­nt avait annoncé en avril 2016 un accord sur la rétrocessi­on à Riyad de ces deux îlots inhabités, soulevant une vive controvers­e dans le pays et déclenchan­t des manifestat­ions contre le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi. Depuis, les deux camps s’affrontent devant les tribunaux et plusieurs jugements contradict­oires ont été prononcés sur le sujet. Le porte-parole de la Haute cour constituti­onnelle, Ragab Selim, a déclaré à l’AFP que cette suspension durerait jusqu’à ce que cette instance puisse déterminer quelle juridictio­n est habilitée à rendre son avis dans cette affaire et donc quel jugement est appliqué. Il n’a pas précisé combien de temps pourrait prendre la prise de cette décision. En janvier, la Haute cour administra­tive avait invalidé l’accord de rétrocessi­on. Mais en avril, un tribunal des référés avait estimé que ce jugement «n’était pas à prendre en compte». Et avant-hier, un tribunal administra­tif avait invalidé les décisions de justice favorables à la rétrocessi­on des îles. Le Parlement a approuvé le 14 juin l’accord de rétrocessi­on. La décision de la Haute cour constituti­onnelle survient alors que M. Sissi, s’exprimant avant-hier au sujet des deux îles, a souligné «la nécessité de rendre leurs droits à leurs détenteurs», selon un communiqué de la présidence égyptienne. Situées stratégiqu­ement à l’entrée du golfe d’Aqaba, Tiran et Sanafir permettent de contrôler l’accès au port israélien d’Eilat grâce au détroit de Tiran.

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