Une soirée référence
Parfois le résultat importe peu dans un match de football, tant la manière et le bon classement sont là. C’est l’essentiel et c’est cela ce qui a été enregistré à l’issue du match retour entre l’Espérance Sportive de Tunis et Sundowns qui a été disputé da
On a vraiment eu droit à un vrai petit régal avant-hier au stade de Radès à l’occasion du match retour joué entre l’EST et l’équipe sudafricaine de Mamelodi Sundowns, et ce, malgré l’absence de buts, puisque le duel s’est soldé par un score vierge de zéro partout. Plusieurs ingrédients doivent être réunis pour donner un spectacle digne du terme : la qualité de la pelouse, l’assistance du public, le beau jeu, le suspense, l’ambiance générale et, particulièrement, le fair-play. Malheureusement, rarissimes sont les fois où tous ces éléments sont présents dans un match de football joué sur l’un des terrains d’Afrique entre deux équipes africaines. Mais avant-hier le duel des «Sang et Or» avec la très respectable équipe de Sundowns a dérogé à la «fâcheuse» règle et nous a tous épatés. D’abord, il y a le fait que le match a été programmé en nocturne dans le cadre d’une veillée ramadanesque, ce qui n’a nullement empêché le public d’être présent en grand nombre même si l’on devait quitter le stade vers le coup de minuit. Et encore une fois, le public tunisien donne la preuve qu’il est très favorable aux matches en nocturne que ce soit au cours du mois de Ramadan ou en temps normal. Il appartient donc à nos responsables de se pencher, à nouveau et avec beaucoup plus de bonne volonté, sur l’idée d’ancrer la tradition du nocturne dans la programmation de nos matches de football, et ce, à l’instar de ce qui se passe un peu partout dans le monde. Le message positif lancé par le public «sang et or» est on ne peut plus significatif dans la mesure où le match a eu lieu en milieu de semaine par- dessus tout. A partir de là, on comprend que le public tunisien est avide d’ani- mation nocturne pourvu que le spectacle soit garanti comme ce fut le cas avant-hier.
Venons-en maintenant audit spectacle offert par les deux protagonistes qui nous ont régalés non seulement par la qualité du jeu mais surtout par leur fair-play affiché tout au long de la rencontre qui n’était pourtant pas sans enjeu. L’Espérance cherchait à concrétiser sa qualification en quart de finale de la champions League et les Sud-Africains voulaient à tout prix damer le pion à leurs hôtes et leur rendre la monnaie de leur pièce après leur défaite concédée à Pretoria à l’aller (1-2). Toute cette pression qui pesait de tout son poids sur les joueurs des deux camps ne les a pas enthousiasmés outre mesure pour les pousser à faire des écarts de conduite susceptibles d’entacher le spectacle. C’est ce qui explique du coup la mission rendue très aisée de l’arbitre qui n’a fait usage que d’un seul petit carton jaune dont a écopé un joueur sud-africain tout au long du match. De surcroît, le débat footballistique a été très ouvert, puisque la prudence fut loin d’avoir été de mise d’un côté comme de l’autre. L’EST, grâce à ses deux internationaux en super forme, Sassi et Chaâlali, en compagnie de l’Ivoirien Coulibaly a prouvé qu’elle possède désormais l’un des meilleurs milieux de terrain en Afrique. Ce trio a permis à notre représentant d’imposer son style, notamment en première période. Et, de son côté, Sundowns a réussi à donner du fil à retordre et quelques frayeurs à la défense espérantiste qui a eu chaud plus d’une fois suite aux contres dangereux et au jeu rapide et bien articulé des adversaires. Certes, les buts n’étaient pas au rendez-vous, mais cela n’a pas enlevé au spectacle tout son charme. Bref, ce genre de match de très bonne facture, on en redemande et on ne s’en lasse jamais. Ceux qui l’ont vu peuvent, sans risque de se tromper, dire qu’ils ont assisté à un match d’une compétition européenne de haut niveau. Toutefois, on peut quand même dire que les supporters de l’Espérance sont restés sur leur faim, côté concrétisation des occasions offertes en bon nombre à l’attaque de leur équipe. Sur ce point, Faouzi Benzarti, le coach «sang et or», aura à rectifier le tir au niveau du style de jeu de ses protégés qui pèchent souvent par des actions exagérément latérales menées au détriment de leur jeu direct auquel ils nous ont habitués et dans lequel ils excellent.