Idées reçues
LPar Jawhar CHATTY
E risque n’est pas exclu de s’attirer, injustement, les foudres de bon nombre de nos concitoyens pour avoir choisi de soutenir ici même la nécessité et le bien-fondé de la décision du ministère de l’Energie d’augmenter les prix de certains produits pétroliers. Tout naturellement, les fronts se durcissent à chaque nouvelle augmentation des prix. Mécaniquement, presque comme dans un réflexe conditionnel. Il serait à cet égard bon et utile de battre en brèche quelques idées reçues. Le pouvoir d’achat se réduit certes comme peau de chagrin, mais ce n’est ni l’inflation ni la hausse des prix des carburants qui en sont principalement la cause. La crainte, bien réelle, du déclassement social trouve foncièrement sa source dans la terrible dégradation de la qualité des services publics, en premier lieu le transport, la santé et l’éducation. Ce qui, d’emblée, pose la question de la pertinence et de la portée des politiques, telles qu’elles sont encore pratiquées aujourd’hui, des transferts sociaux et des subventions des produits, notamment énergétiques. La pression de ces dernières est devenue insoutenable sous un triple effet, de change (chute du dinar), de prix du baril de pétrole et du non-déclenchement du mécanisme d’ajustement, lequel mécanisme et l’allègement de la facture des subventions représentent un repère structurel du FMI. A ce titre, il est sans doute nécessaire et bien de baisser la pression sur la Caisse de compensation en ces temps de disette budgétaire; seulement, ce serait encore bien mieux de trouver les modalités d’orienter la subvention vers ceux qui en ont besoin. Même si l’indigence de la pensée qui caractérise le débat public dans notre pays ne le permet pas !
il est sans doute nécessaire et bien de baisser la pression sur la caisse de compensation en ces temps de disette budgétaire; seulement, ce serait encore bien mieux de trouver les modalités d’orienter la subvention vers ceux qui en ont besoin.