Crise du Golfe : Ankara se dit optimiste
«Il y a des signes qu’une solution est possible. C’est notre impression générale», déclare le porte-parole de la présidence
AFP — La Turquie s’est montrée optimiste hier sur la possibilité d’une solution à la crise diplomatique qui oppose le Qatar à ses voisins du Golfe, après une rencontre entre le président Recep Tayyip Erdogan et le ministre qatari de la Défense à Ankara. «Il y a des signes qu’une solution est possible. C’est notre impression générale», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, après la rencontre entre MM. Erdogan et Khaled Ben Mohammed Al- Attiyah. « Nous sommes convaincus de la nécessité de poursuivre nos efforts pour prendre des mesures qui vont dans le bon sens», a-t-il poursuivi. Cette visite intervient alors qu’un ultimatum adressé par Riyad et ses alliés à Doha, auquel ils demandent entre autres de fermer une base militaire turque, doit expirer dans les prochains jours. La région du Golfe est plongée dans une grave crise diplomatique depuis début juin, lorsque l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et Bahreïn, ainsi que d’autres pays arabes, ont rompu avec Doha, l’accusant notamment de «soutenir des organisations extrémistes» et de se rapprocher de l’Iran. Ankara, qui entretient des relations privilégiées avec Doha, mais aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, s’efforce de jouer un rôle de médiateur dans cette crise. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a multiplié les entretiens téléphoniques avec les dirigeants impliqués, dénonçant vigoureusement des sanctions « inhumaines » imposées au Qatar, tout en prenant garde à ne pas critiquer frontalement l’Arabie Saoudite. Vendredi, M. Erdogan s’est notamment entretenu sur la question avec son homologue américain, Donald Trump, tan- dis que M. Ben Mohammed AlAttiyah a rencontré son homologue turc Fikri Isik. Parmi les 13 demandes présentées le 22 juin au Qatar, figurent la fermeture de la chaîne AlJazeera, la réduction des relations avec l’Iran ainsi que la fermeture d’une base militaire turque au Qatar. Le parlement turc a approuvé le 7 juin la mise en oeuvre d’un accord datant de 2014 permettant le déploiement de plusieurs milliers de soldats sur une base turque au Qatar. Des troupes turques se trouvent déjà dans le pays, où elles participent à des exercices conjoints. M. Kalin a insisté sur le fait que cette base militaire avait pour objectif de garantir la sécurité de la région dans son ensemble. La Turquie a par ailleurs commencé à envoyer des denrées alimentaires au petit émirat gazier.