«Une préparation à la carte»
Pour notre interlocutrice, chaque footballeur doit être pris en charge individuellement et bénéficier d’un travail de préparation spécifique
«Les temps ont changé. Avant, la compétition sportive était répartie en une saison, une intersaison et une trêve hivernale. Les sportifs savaient qu’ils avaient droit au repos, essentiellement durant la trêve hivernale et lors de l’intersaison. Le sport a évolué et l’entraînement doit s’y adapter. En football, les saisons sportives se chevauchent désormais. Les internationaux et les joueurs dont les clubs sont engagés dans les compétitions africaines n’ont pas droit à une intersaison proprement dite. Les entraîneurs doivent s’adapter à cette nouvelle donne. En cette période estivale, les entraînements ne doivent pas être axés essentiellement sur le volet tactique, mais plutôt sur l’aspect physique, voire mental. Au fait, chaque footballeur doit être pris en charge et béné- ficier d’un travail de préparation spécifique selon sa condition physique du moment et en prenant en considération le type d’échéance à laquelle on le prépare. La préparation doit être planifiée en microcycles. La reprise du championnat, prévue le 15 août prochain, ne se prépare pas de la même façon que les deux matches de l’équipe nationale prévus fin août et début septembre, comptant pour les qualifications à la prochaine Coupe du monde. Une prise en charge psychologique s’impose pour éviter aux footballeurs la saturation mentale. Comme nos footballeurs sont appelés de nos jours à disputer 40 à 60 matches par an, non-stop pour certains, il est impératif que les entraîneurs accordent une importance particulière à la préparation physique, et ce, dès le jeune âge. Par le passé, un seul entraîneur suffisait pour diriger une équipe. Aujourd’hui, un entraîneur en chef est entouré de tout un staff, chacun dans sa spécialité. Même les préparateurs physiques ont de nouvelles spécialités. On ne prépare pas un joueur qui revient de blessure de la même façon qu’un autre qui dispute un match tous les trois jours. C’est pourquoi je dis qu’un travail spécifique à la carte doit être mis en place pour chaque footballeur au double volet physique et psychologique pour éviter qu’il atteigne le stade de la saturation. Pour que la tête et les jambes suivent, les médecins sportifs et les préparateurs physiques ont un rôle primordial à jouer. C’est tout un travail scientifique à mettre en place pour que le footballeur reste compétitif».