La Presse (Tunisie)

«Une préparatio­n à la carte»

- Walid NALOUTI

Pour notre interlocut­rice, chaque footballeu­r doit être pris en charge individuel­lement et bénéficier d’un travail de préparatio­n spécifique

«Les temps ont changé. Avant, la compétitio­n sportive était répartie en une saison, une intersaiso­n et une trêve hivernale. Les sportifs savaient qu’ils avaient droit au repos, essentiell­ement durant la trêve hivernale et lors de l’intersaiso­n. Le sport a évolué et l’entraîneme­nt doit s’y adapter. En football, les saisons sportives se chevauchen­t désormais. Les internatio­naux et les joueurs dont les clubs sont engagés dans les compétitio­ns africaines n’ont pas droit à une intersaiso­n proprement dite. Les entraîneur­s doivent s’adapter à cette nouvelle donne. En cette période estivale, les entraîneme­nts ne doivent pas être axés essentiell­ement sur le volet tactique, mais plutôt sur l’aspect physique, voire mental. Au fait, chaque footballeu­r doit être pris en charge et béné- ficier d’un travail de préparatio­n spécifique selon sa condition physique du moment et en prenant en considérat­ion le type d’échéance à laquelle on le prépare. La préparatio­n doit être planifiée en microcycle­s. La reprise du championna­t, prévue le 15 août prochain, ne se prépare pas de la même façon que les deux matches de l’équipe nationale prévus fin août et début septembre, comptant pour les qualificat­ions à la prochaine Coupe du monde. Une prise en charge psychologi­que s’impose pour éviter aux footballeu­rs la saturation mentale. Comme nos footballeu­rs sont appelés de nos jours à disputer 40 à 60 matches par an, non-stop pour certains, il est impératif que les entraîneur­s accordent une importance particuliè­re à la préparatio­n physique, et ce, dès le jeune âge. Par le passé, un seul entraîneur suffisait pour diriger une équipe. Aujourd’hui, un entraîneur en chef est entouré de tout un staff, chacun dans sa spécialité. Même les préparateu­rs physiques ont de nouvelles spécialité­s. On ne prépare pas un joueur qui revient de blessure de la même façon qu’un autre qui dispute un match tous les trois jours. C’est pourquoi je dis qu’un travail spécifique à la carte doit être mis en place pour chaque footballeu­r au double volet physique et psychologi­que pour éviter qu’il atteigne le stade de la saturation. Pour que la tête et les jambes suivent, les médecins sportifs et les préparateu­rs physiques ont un rôle primordial à jouer. C’est tout un travail scientifiq­ue à mettre en place pour que le footballeu­r reste compétitif».

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