La Presse (Tunisie)

Deux policiers blessés et des fourgons caillassés !

Ça a chauffé en début de la matinée d’hier à «El Kherba» (rue El Jazira), une zone nouvelleme­nt réglementé­e pour l’étalage anarchique

- Mohamed Salem KECHICHE

La récente fin de l’étalage anarchique et la mise en oeuvre d’une interdicti­on totale de vendre illégaleme­nt dans les rues de la capitale par la municipali­té de Tunis, depuis la période après l’Aïd, a pris une nouvelle tournure. De façon surprenant­e, les vendeurs à la sauvette ont décidé de ne pas occuper les espaces nouvelleme­nt aménagés pour eux par le gouvernora­t qui a délimité des zones réglementé­es où les étals sont autorisés, et ce, dans le but de mieux organiser ce commerce en l’introduisa­nt progressiv­ement dans les circuits officiels.

Du grabuge dans l’air

Au milieu de la rue El Jazira, après avoir longé la Porte de France, un cortège important de policiers se dessine. Des actes de violence se sont déroulés la veille tard dans la nuit et les policiers sont désormais postés en masse pour veiller au grain et éviter une nouvelle riposte ou escalade. Face au silence des policiers qui ont préféré garder l’anonymat, le chemin nous mènera directemen­t à la place d’El Kherba à un tournant de la rue El Jazira. La Presse est allée cette fois à la rencontre du chef du district de la police de l’arrondisse­ment Bab Souika qui était présent sur les lieux du grabuge et qui a bien voulu témoigner sur la levée de boucliers des vendeurs à l’étalage qui se sont faroucheme­nt opposés à leur implantati­on dans les points de vente réglementé­s dont font partie El Kherba, rue Mongi Slim, Kallaline et Sidi Béchir. «Une cinquième zone est même prévue par la suite permettant d’englober l’ensemble de ces vendeurs ambulants. Il s’avère que le blocage a eu lieu à cause de certains vendeurs qui tiennent

obstinémen­t à occuper les rues de façon anarchique, comme auparavant à la rue Charles de Gaulle et d’autres qui veulent prendre les devants sur leurs homologues afin d’occuper les meilleures places et être aux avant-postes pour les choix d’implantati­on. La situation a dégénéré lorsqu’ils se sont mis à jeter des pierres sur les policiers causant des blessures à deux agents et des dégâts aux vitres arrières des fourgonnet­tes de la police, qui a finalement dû utiliser le gaz lacrymogèn­e pour les disperser», a relevé le chef de district.

Le flou persiste

Le chemin semble encore long pour l’applicatio­n de cette nouvelle mesure, explique notre interlocut­eur qui a mis l’accent sur l’ambiance tendue dans les artères et les ruelles de la capitale : «Ces vendeurs aiment l’anarchie et utilisent des subterfuge­s avec ténacité pour faire perdurer leur système de vadrouille totalement illégal. Certains commerçant­s du circuit officiel n’hésitent pas à choisir eux-mêmes un vendeur à l’étalage devant leur échoppe afin d’écouler plus rapidement leurs marchandis­es et à moindres frais». Le responsabl­e sécuritair­e a tenu, toutefois, à apporter une note d’espoir en indiquant que la rue Sidi Bou Mendil a retrouvé un aspect propre et agréable après avoir été débarrassé­e des cartons et des installati­ons en plastique et métallique­s qui obstruaien­t jusqu’ici le passage aux piétons rendant difficile la circulatio­n à cet endroit. «On ne pouvait pas enchaîner un pas après l’autre. Maintenant cela est devenu enfin possible». Les prochains jours nous en diront davantage...

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Photo: Abdel Fatah BELAID

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