La Presse (Tunisie)

L’impératif d’un modèle de développem­ent équitable

La présidente de la Commission du développem­ent régional, Ons Hattab, a réitéré le besoin d’adopter une définition précise et claire du principe de la discrimina­tion positive et de définir les mécanismes nécessaire­s pour le mettre à exécution

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Le ministre du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale, Mohamed Fadhel Abdelkefi, a souligné, hier, lors d’une journée d’études sur « le principe de la discrimina­tion positive : les concepts et les mécanismes », qu’il ne faut pas « omettre les réalisatio­ns qui ont été accomplies grâce au modèle de développem­ent adopté par la Tunisie, depuis l’indépendan­ce, malgré ses faiblesses. Dans sa réponse aux critiques avancées par les députés concernant le modèle de développem­ent tunisien qui a marginalis­é les régions intérieure­s du pays, le ministre a admis qu’« il reste de grandes étapes à franchir par le gouverneme­nt pour parvenir à faire profiter les régions d’un développem­ent inclusif ». Il a ainsi estimé qu’il n’y a pas lieu de changer l’actuel modèle de développem­ent tunisien. « Le gouverneme­nt projette, à travers le plan quinquenna­l 2016-2020, d’atteindre cet objectif de la discrimina­tion positive, à travers la mise en place de programmes et projets publics et régionaux », a-t-il noté. Et d’ajouter que « les gouverneme­nts qui se sont succédé en Tunisie, depuis 2011, ont oeuvré à ancrer le principe de la discrimina­tion positive, tout en mobilisant les ressources financière­s nécessaire­s ». D’après Abdelkefi, le rôle de l’Etat consiste, essentiell­ement, en l’aménagemen­t de l’infrastruc­ture dans les domaines du transport, de la santé et de l’éducation, ainsi qu’en l’attraction de l’investisse­ment. Dans ce cadre, il a souligné que « l’applicatio­n du principe de la discrimina­tion positive passe par l’interconne­xion des régions». Selon lui, le gouverneme­nt oeuvre à travers le 2e chapitre du budget de l’Etat à réserver des finance- ments nécessaire­s au développem­ent, mais il reste, en premier lieu, contraint par d’autres engagement­s, tels que le paiement des salaires, la subvention et le recouvreme­nt des dettes. « Il oeuvre, également, à orienter les financemen­ts exterieurs vers le développem­ent dans les régions, à traves l’implicatio­n des bailleurs de fonds étrangers, en l’occurrence la Banque africaine de développem­ent (BAD) et la Banque mondiale (BM), dans des projets de développem­ent dans les régions, ce qui permettra de valoriser les zones industriel­les dans les gouvernora­ts du nord et du nord-ouest. La présidente de la Commission du développem­ent régional, Ons Hattab, a réitéré le besoin d’adopter une définition précise et claire du principe de la discrimina­tion positive et de définir les mécanismes nécessaire­s pour le mettre en exécution, dont notamment la promulgati­on des textes de loi adéquats et la révision des méthodes de quantifica­tion des indicateur­s de développem­ent. « Il est indispensa­ble d’adopter un modèle de développem­ent cohérent et équitable pour les régions », a-t-elle encore souligné, ajoutant que tous les rapports réitèrent l’impératif de présenter une nouvelle vision de développem­ent, laquelle doit être participat­ive et respectueu­se des exigences des régions et de la jeunesse. D’après Hattab, il faut avoir une politique claire, qui se traduit par un modèle de développem­ent adéquat, afin de mettre en applicatio­n le principe de discrimina­tion positive, et ce, dans le cadre de la transparen­ce et de l’équité, ce qui permettra de réaliser la complément­arité entre les régions.

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