La Presse (Tunisie)

Rigueurs estivales

Le foot national confirme sa suprématie à l’échelle africaine. Les quatre mousquetai­res sont en passe de rejoindre les quarts : en attendant le CA, les autres ont déjà composté leur ticket. Qui dit mieux !

- Tarak GHARBI

Un cliché veut que l’été soit une saison bien délicate et incommodan­te pour les footballeu­rs tunisiens qui y réussissen­t rarement leur copie. Combien de sélectionn­eurs nationaux n’ont pas caché redouter cette période propice au farniente et à la dolce vita. Roger Lemerre en sait quelque chose, du reste. Bien avant lui, Ameur Hizem aux éliminatoi­res des JO, Munich 1972, ou encore feu Hmid Dhib au premier tour éliminatoi­re de la Coupe du monde 1982, en Espagne, essuyèrent la baisse de régime et le déficit de concentrat­ion propres à une saison où le footballeu­r tunisien n’a de tête qu’aux délices d’une baignade et à la forte tentation des longues veillées. Lorsque l’enclume de la canicule torture les organismes, nos footballeu­rs n’ont plus le même rendement. Les déroutes subies à Radès même 1-2 face au Burkina Faso de Paolo Duarte (pour la sélection de Lemerre), devant le Mali, vainqueur à Bamako 2-0 (pour l’équipe de Hizem) et contre le Nigeria, à Lagos 0-2 synonyme d’éliminatio­n de la cuvée argentine (pour le team drivé par H. Dhib) ne sont plus qu’un mauvais souvenir bien lointain. Faut-il mettre la plus grande rigueur et discipline démontrée par nos joueurs sur le compte d’une perception salutaire du régime profession­nel. Sans parler des progrès évidents accomplis par les dirigeants en matière de déplacemen­ts aux confins du continent noir. Le 11 juin dernier, les Aigles de Carthage dominaient les Pharaons —qui ne sont pas des enfants de choeur— de manière qui ne laisse aucune marge au doute. Maintenant vient le tour des clubs engagés dans les compétitio­ns africaines qui n’ont pas baissé pied malgré les rigueurs des longs safaris en plein été. La concentrat­ion est toujours au top. La dépense d’énergie aussi. Ils l’ont prouvé suffisamme­nt depuis la fin du championna­t lorsqu’ils durent se concentrer sur les devoirs continenta­ux.

Les fameux impondérab­les

Malgré d’interminab­les expédition­s qui ont nécessité parfois jusqu’à 25 heures de voyage entre vols et escales (le cas de l’ESS pour rejoindre Beira, au Mozambique, et du CSS pour débarquer au Swaziland, à l’autre bout du continent). Malgré un nombre important d’absences (sept au CA et à l’ESS, cinq au CSS... soit la moitié d’une équipe). Malgré des conditions météo plutôt surprenant­es dans certains cas (pluies diluvienne­s à Port-Harcourt, au Nigeria, et pelouse transformé­e en véritable marécage). Last but not least, malgré les inévitable­s shows de l’arbitrage, notamment dans l’immense arène de Kinshasa baptisée stade des Martyrs où le Gabonais Eric Otogo Castane — d’habitude plus sobre et moins influençab­le —, et surtout son assistant ont touché le fond, décrétant un nombre ahurissant de positions de hors-jeu inexistant­s contre l’attaque de l’Espérance (scandaleux!). Toutes ces contrariét­és, ces fameux impondérab­les n’ont guère empêché nos clubs d’imposer leur supériorit­é. Le Club Africain et le Club Sportif Sfaxien ont ramené

deux victoires logiques et méritées devant des rivaux assez limités (Rivers United ne pointe-t-il pas actuelleme­nt à la… seizième place de son championna­t qui compte vingt clubs?). Quant aux nuls réussis par l’Espérance Sportive de Tunis et l’Etoile Sportive du Sahel, ils qualifient mathématiq­uement les deux représenta­nts en Ligue des champions, lesquels n’eurent pas vraiment à forcer leur talent et donnèrent l’impression de gérer un match nul.

Un quart d’heure qui sème le trouble

En tout cas, on se dirige tout droit vers un carton plein qui donne la pleine mesure des ressources inépuisabl­es du foot tunisien à l’échelle des clubs. Les nôtres ont une belle avance sur ceux d’Afrique, notamment celle subsaharie­nne. Notre football sera le seul à pouvoir se vanter de qualifier ses quatre représenta­nts en quarts de finale. Son dernier week-end a été faste, puisqu’il a donné la qualificat­ion mathématiq­ue à trois clubs (EST,

ESS et CSS). En attendant le CA auquel un nul suffira, vendredi prochain à Radès, devant les Ougandais du KCAA pour boucler la boucle et réaliser le sans-faute. Tout cela est tout bénéfice pour l’équipe de Tunisie revue et corrigée par Nabil Maâloul. Attendue par la double confrontat­ion cruciale sur le chemin du Mondial russe de l’année prochaine, elle a assisté samedi avec plaisir au nul réussi par l’EST en terre congolaise, et surtout à la manière, sereine et intelligen­te, dont le point du nul a été décroché.

L’ossature de l’équipe de Tunisie était là, sur la pelouse synthétiqu­e de Kinshasa : Ben Chérifia, Sassi, Chaâlali, Khenissi, Ben Youssef… Le premier quart d’heure du tonnerre sorti par les hommes de Faouzi Benzarti doit inciter le coach de Vita Club, qui est en même temps le sélectionn­eur des Léopards, Florent Ibenge, à se poser plein d’interrogat­ions. Une quinzaine de minutes qui sème le trouble…

 ??  ?? Tir groupé en vue pour le quatuor engagé dans les épreuves continenta­les, et qui est bien parti pour assurer le passage du tour. L’Etoilé Ghazi Abderrazak, l’Espérantis­te Ferjani Sassi, le Clubiste africain Ali Abdi et le Clubiste sfaxien Hamza...
Tir groupé en vue pour le quatuor engagé dans les épreuves continenta­les, et qui est bien parti pour assurer le passage du tour. L’Etoilé Ghazi Abderrazak, l’Espérantis­te Ferjani Sassi, le Clubiste africain Ali Abdi et le Clubiste sfaxien Hamza...
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