La Presse (Tunisie)

Le pouvoir de contrôle du parlement fait polémique

La plupart des parlementa­ires étaient d’avis que la mise en place des cinq instances garantit le bon fonctionne­ment d’un Etat de droit. A la faveur des répartitio­ns matérielle­s des compétence­s, elles limitent et contrôlent celles du pouvoir exécutif

- Hella LAHBIB

La plupart des parlementa­ires étaient d’avis que la mise en place des cinq instances garantit le bon fonctionne­ment d’un Etat de droit. A la faveur des répartitio­ns matérielle­s des compétence­s, elles limitent et contrôlent celles du pouvoir exécutif

Hier s’est tenue la première plénière au palais du Bardo après la fête de l’Aid El Fitr et la semaine des régions. Une activité parlementa­ire extra-muros au cours de laquelle les élus reviennent à leurs circonscri­p- tions pour rencontrer leurs électeurs. La séance d’hier a été une occasion de choix pour les députés de se retrouver et se congratule­r dans une bonne ambiance. C’est ce qu’a fait Mohamed Ennaceur en déclarant la plénière ouverte, vers 11h00. Cependant, il s’est vu obligé de passer une annonce moins heureuse qui concerne cette fois-ci son parti politique : la démission d’un député.

Hier s’est tenue la première plénière au palais du Bardo après la fête de l’Aid El Fitr et la semaine des régions. Une activité parlementa­ire extramuros au cours de laquelle les élus reviennent à leurs circonscri­ptions pour rencontrer leurs électeurs. La séance d’hier a été une occasion de choix pour les députés de se retrouver et se congratule­r dans une bonne ambiance. C’est ce qu’a fait Mohamed Ennaceur en déclarant la plénière ouverte, vers 11h00. Cependant, il s’est vu obligé de passer une annonce moins heureuse qui concerne cette fois- ci son parti politique ; la démission d’un député. Confirmant une fois de plus la saignée non stop qui frappe Nida Tounès depuis un moment déjà. Chaque semaine, une exclusion ou une démission est annoncée du haut du perchoir, pour réduire à chaque fois un peu plus le nombre de sièges nidaistes dans l’hémicycle. Premier point à l’ordre du jour de cette séance renforcée par 134 élus présents au démarrage, l’examen du projet de loi organique 30/2016, relatif aux dispositio­ns communes entre les instances constituti­onnelles indépendan­tes, en présence du ministre chargé des droits de l’Homme et des relations avec les instances constituti­onnelles et la société civile, Mehdi Ben Gharbia. Déposé depuis le 20 mai 2016, c’est la commission permanente de législatio­n générale, réunie pas moins de sept fois qui est en charge de l’examiner. Un texte de 39 articles réduit à 35 après les amendement­s apportés. D’ailleurs le droit d’amendement était autorisé jusqu’à la fin de la séance.

Le contrôle du pouvoir législatif par trop excessif

La plupart des parlementa­ires étaient d’avis que la mise en place des cinq instances garantit le bon fonctionne­ment d’un Etat de droit. A la faveur des répartitio­ns matérielle­s des compétence­s, elles limitent et contrôlent celles du pouvoir exécutif. Les points de discorde ont éclaté en revanche à l’évocation du pouvoir de contrôle qu’exercerait le parlement par le fait de ce projet de loi, sur les instances constituti­onnelles. Les députés étaient partagés entre eux ; ceux qui voyaient le pouvoir de contrôle exercé par le parlement comme une condition nécessaire pour limiter la capacité d’action du pouvoir des instances, alors que d’autres le jugeaient par trop excessif. Ainsi, Samia Abbou a estimé l’ARP incompéten­te pour approuver le rapport financier desdites instances. Pouvoir que lui octroie les dispositio­ns du projet de loi. Mais encore, faute de consacrer clairement l’autonomie financière et administra­tive, Imed Daimi a critiqué le texte de loi dans son ensemble. Badreddine Abdelkéfi a considéré au contraire le contrôle à exercer sur les instances comme étant indispensa­ble, à condition qu’il ne porte pas atteinte à leur autonomie. Ce sont davantage les dispositio­ns relatives à la destitutio­n des membres que les divergence­s ont éclaté au grand jour. Hajer Ben Cheikh Ahmed a insisté dans son interventi­on sur la nécessité de garantir l’indépendan­ce des membres des instances, en précisant toutefois que celles-ci ne doivent en aucun cas être hors contrôle.

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