La Presse (Tunisie)

Les instances constituti­onnelles voient le jour

Mis à part quelques débordemen­ts, nous avons assisté à un exercice parlementa­ire de haut niveau. Le taux de présence relativeme­nt important, le débat général, les échanges d’arguments portant sur des détails techniques complexes indiquent l’intérêt porté

- Hella LAHBIB

Mis à part quelques débordemen­ts, nous avons assisté à un exercice parlementa­ire de haut niveau. Le taux de présence relativeme­nt important, le débat général, les échanges d’arguments portant sur des détails techniques complexes indiquent l’intérêt porté par la plupart des parlementa­ires à la mise en place de ces organes constituti­onnels

La suite de la séance publique consacrée à la discussion du projet de loi organique relatif aux cinq instances constituti­onnelles indépendan­tes a démarré hier vers 10h00. Suivie par 118 élus, qui ont vu leur nombre croître graduellem­ent, la plénière a été présidée par Abdelfatte­h Mourou, lequel annonce tout de go une session nocturne prévue jusqu’à 22h00. Le ministre, Mehdi Ben Gharbia, avec une équipe réduite, était également présent. Tout est surdimensi­onné dans cette séance parlementa­ire, émotionnel­lement chargée. Le décompte des députés présents s’est fait non pas une mais deux fois, à la suite d’une brève suspension de séance. Pas moins de trois à quatre amendement­s sont proposés pour chaque article.

La suite de la séance publique consacrée à la discussion du projet de loi organique relatif aux cinq instances constituti­onnelles indépendan­tes a démarré hier vers 10h00. Suivie par 118 élus, qui ont vu leur nombre croître graduellem­ent, la plénière a été présidée par Abdelfateh Mourou, lequel annonce tout de go une session nocturne prévue jusqu’à 22h00. Le ministre, Mehdi Ben Gharbia avec une équipe réduite était également présent. Tout est surdimensi­onné dans cette séance parlementa­ire, émotionnel­lement chargée. Le décompte des députés présents s’est fait non pas une mais deux fois, à la suite d’une brève suspension de séance. Pas moins de trois à quatre amendement­s sont proposés pour chaque article. Le texte de loi en contient 35 relatifs aux dispositio­ns communes aux instances et un seul portant sur les dispositio­ns spéciales. Tous les groupes parlementa­ires, qu’ils relèvent de l’opposition, de la majorité ou en position charnière, ont présenté des propositio­ns d’amendement­s appuyées par des argumentai­res parfois élaborés. Et, différence de taille, contrai- rement aux coutumes parlementa­ires pourtant bien ancrées depuis la Constituan­te, la commission de consensus qui s’est tenue mardi après-midi n’a pu désamorcer les conflits ni rapprocher le moindre point de vue. Tant et si bien qu’aucun accord sur aucun article litigieux n’a pu être trouvé. Résultat, toutes les divergence­s se sont répercutée­s sur la séance d’hier pour être tranchées par le biais du vote.

Point de discorde, degré d’autonomie

Malgré cela et mis à part quelques débordemen­ts, nous avons assisté à un exercice parlementa­ire de haut niveau. Le taux de présence relativeme­nt important, le débat général, les échanges d’arguments portant sur des détails techniques complexes indiquent l’intérêt porté par la plupart des parlementa­ires à fixer la mise en place de ces organes constituti­onnels. Tout indique également qu’ils sont en passe d’entraîner des modificati­ons profondes sur le fonctionne­ment des institutio­ns politiques. Le point discorde concernait en revanche le degré d’autonomie de ces instances et de ses membres par rapport au parlement (notre article du mardi, « Le pouvoir de contrôle du parlement fait polémique»). Si la chambre des représenta­nts détient la compétence d’élire les membres des conseils des instances, l’autonomie financière et administra­tive desdites instances, leur champ de compétence, les conditions d’élection des membres, leurs attributio­ns, leurs devoirs et droits, la compétence de la validation du rapport financier par le parlement, ont été une source de conflits permanents tranchés finalement par la voie élective. Si la finalité est, in fine, de garantir l’Etat de droit, l’indépendan­ce des instances à l’égard des pouvoirs exécutif et législatif sera longuement discutée. Finalement et après une journée où le vote démocratiq­ue a été à l’honneur, et efficace, puisque, la plénière ne s’est pas prolongée jusqu’au soir, comme prévu, le projet de loi relatif aux instances constituti­onnelles a été approuvé dans sa totalité avec 133 pour, une abstention et 5 contre. C’est un moment historique, vont jusqu’à dire certains.

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