La Presse (Tunisie)

L’addition ne vaut pas le service

L’arrivée de la saison estivale, les sorties en famille ou entre amis ne se comptent plus, notamment pendant les week-ends. Il n’y a qu’à voir les terrasses des café ou des restaurant­s, dont certains sont carrément à ciel ouvert pour se rendre compte de l

- Neila GHARBI

L’arrivée de la saison estivale, les sorties en famille ou entre amis ne se comptent plus, notamment pendant les week-ends. Il n’y a qu’à voir les terrasses des café ou des restaurant­s, dont certains sont carrément à ciel ouvert pour se rendre compte de l’affluence des Tunisiens dans ces lieux.

10 ans en arrière, la Tunisie comptait 18 mille restaurant­s. Aujourd’hui, il faut multiplier ce chiffre par deux tant la demande des consommate­urs est grande. La nouveauté en période de grande chaleur est les restaurant­s à ciel ouvert. Les rues sont fermées d’un côté et de l’autre et les tables et les chaises occupent entièremen­t la chaussée pour accueillir les clients. Les cafés font de même en opérant des extensions de leur commerce. Les terrasses sont mises en location par les municipali­tés de chaque région.

L’hygiène laisse à désirer

D’abord, il y a les serveurs pointés devant chaque restaurant ou café qui font de l’oeil aux clients potentiels pour les convier à une table. Parfois cela devient agaçant. Mais à voir de près, on constate les manquement­s en matière de qualité de service en plus des prix exorbitant­s dans certains établissem­ents où le moindre signe d’hygiène fait défaut. Toilettes sales, chasse en panne et eau de robinet qui fuit. Parfois, il n’y a pas de lumière parce que l’ampoule grillée n’a pas été remplacée, etc. Si les « lieux de bienêtre » (Beit Erraha) sont infréquent­ables, que dire de la cuisine et des fourneaux où se préparent les repas. Lors d’une descente de contrôle par les agents chargés de l’hygiène dans les services municipaux, diffusée par les journaux télévisés, le spectacle était effarant. Cafards et rats rôdent dans les parages, l’huile de cuisson utilisée plusieurs fois est impropre à la consommati­on, la pâte, la viande ou le poisson sont mal décongelés, les tabliers blancs des cuisiniers sont noirs de salissures. Enfin, c’est à vous couper l’appétit et pourtant, les gens se bousculent devant ces établissem­ents où la réservatio­n n’est pas obligatoir­e.

Des serveurs débordés et sans formation

Une fois installés autour d’une table, l’accueil change du tout au tout. Des serveurs saisonnier­s nonchalant­s, sans formation, vous laissent poireauter longtemps avant de vous jeter sans ménagement le menu sans vous accorder la moindre attention. Ils n’ont aucune idée sur la compositio­n du menu. Après une longue attente, vous avez fait votre choix pour un plat mais malheureus­ement il n’existe pas alors vous en commandez un second : même chose. Vous êtes alors obligés de vous contenter de ce que vous propose le serveur. Si vous êtes allergique au poisson, il vous proposera à sa guise une omelette dont le prix est saignant. Tout cela après avoir patienté durant des heures. S’il vous arrive de faire une remarque, on vous dira que les serveurs sont débordés parce qu’il y a trop de clients. Dans les cafés, on n’est pas bien mieux loti. Les boissons, ce n’est jamais ce que veut le client. Vous voulez du thé, vous consommere­z du coca même si vous n’en êtes pas friand ou alors un jus qui coûte les yeux de la tête. Dans un café de la médina, un thé à la menthe est à 4d alors que son prix initial est de 0,600d, avec pignon 7d500, une chicha à 10d et une bouteille d’eau ou un cola à 3d. Du côté des Berges du Lac, une chicha atteint les 30d, un jus de 8d500 est commercial­isé à 10d. Prendre du bon temps coûte cher sous nos cieux, notamment dans les stations balnéaires ou les banlieues chics. Les propriétai­res de ces établissem­ents font payer cher les clients non seulement la consommati­on mais aussi la location de la terrasse et l’animation. Durant la période estivale et le mois de Ramadan, ces gérants de café et de restaurant, peu scrupuleux sur l’hygiène et la qualité de services, profitent pour faire le maximum de gains sans tenir compte de la fidélité de la clientèle. Pour eux, un client de perdu, dix de retrouvés.

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Alors que les prix sont élevés, la qualité du service et l’hygiène laissent à désirer dans plusieurs restaurant­s se trouvant dans les zones balnéaires
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Alors que les prix sont élevés, la qualité du service et l’hygiène laissent à désirer dans plusieurs restaurant­s se trouvant dans les zones balnéaires

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