La Presse (Tunisie)

Ouverture d’une agence à Sfax

Ce dont souffrent les opérateurs économique­s en Tunisie, c’est la difficulté d’accéder au financemen­t, la qualité du service qui leur est proposé et la capacité de répondre à leurs besoins

- Taieb LAJILI

Le Centre financier aux entreprene­urs (CFE) a ouvert, mardi 4 juillet, une nouvelle agence à Sfax, en présence de Sylvain Bourgelas, directeur général de Cfe-Tunisie, Radhi Meddeb, président du conseil d’administra­tion de l’institutio­n, du délégué de Sfax-Ouest et du représenta­nt de l’ambassade du Canada en Tunisie. L’ouverture de cette première agence hors du Grand-Tunis constitue le premier jalon du déploiemen­t régional de l’institutio­n et annonce son expansion sur d’autres gouvernora­ts du territoire tunisien, à commencer par celui de Sousse, en 2018.

600 projets par an

Dans le cadre de cette stratégie d’«essaimage» de ses services en vue de se rapprocher de ses clients potentiels, Radhi Meddeb, président du conseil d’administra­tion du CFE, explique le choix porté, en priorité, sur la ville de Sfax en ces termes : «C’est normal qu’on commence par Sfax, capitale économique, capitale du Sud, ville connue pour son dynamisme économique» , précisant : «Notre objectif pour Sfax est de réaliser 500.000 dinars de financemen­t par mois, pour cette première agence, soit 50 projets par mois, donc 600 projets financés par an. Nous entendons également ouvrir d’autres bureaux de financemen­t dans d’autres délégation­s de la région de Sfax. Notre modèle est fait en sorte que chaque bureau de financemen­t doit distribuer 500.000 dinars de financemen­t par mois». Concernant les conditions d’éligibilit­é aux micro-crédits de l’institutio­n, notre interlocut­eur souligne notamment : «Il faudrait d’abord avoir affaire à un porteur de projet, un produit économique­ment viable, sachant que nous sommes là pour aider les porteurs de projets à s’assurer de la viabilité de leur projet parce que le micro-crédit est d’abord un crédit. Il est destiné, en premier, à être remboursé, et si les conditions de viabilité et de création des richesses ne sont pas réunies, le porteur de projet aura du mal à rembourser et ce serait mauvais pour lui et pour le Centre» . Lors de la cérémonie d’inaugurati­on de l’agence du Cfe à Sfax, les différents intervenan­ts ont mis l’accent sur l’orientatio­n du déploiemen­t régional des activités de l’institutio­n, indiquant que Sfax n’est qu’une étape dans cette démarche, qui sera suivie en 2018 par une nouvelle extension qui ciblera la ville de Sousse, une autre région côtière comptant une concentrat­ion élevée de PME, en attendant de couvrir l’ensemble du territoire tunisien.

Culture coopérativ­e

A la question de savoir ce qui distingue le CFE de ses concurrent­s, le président du conseil d’administra­tion de l’établissem­ent fait remarquer : «Il y a d’autres opérateurs et il y a de la place pour tout le monde. Mais c’est au marché de jauger les uns et les autres et d’évaluer les offres faites par les uns et les autres. Je pense que ce dont souffrent les opérateurs économique­s en Tunisie, c’est la difficulté d’accéder au financemen­t, la qualité du service qui leur est proposé et la capacité de répondre à leurs besoins. Sur ce plan, nous assurons des procédures facilitées, un service à la clientèle haut de gamme et un accompagne­ment permanent des entreprene­urs dans le but de promouvoir l’autonomisa­tion et la croissance de ces acteurs économique­s de première importance» . Un autre atout de taille est mis en avant : le CFE est né de la rencontre de deux grands opérateurs, à savoir l’opérateur tunisien AfricInves­t et un opérateur internatio­nal canadien actif depuis 113 ans, connu pour sa culture de coopératio­n. Cela signifie qu’il n’est pas typiquemen­t orienté vers le profit, dans la mesure où le profit bénéficie également aux coopérateu­rs. L’objectif principal étant de répondre à la demande du marché de ces coopérateu­rs, de ses clients partenaire­s, clients membres de la coopérativ­e et de permettre une plus grande inclusion financière des jeunes, des femmes, des promoteurs issus des régions intérieure­s. «C’est une culture spécifique, dont se prévaut notre partenaire canadien qui est le plus grand opérateur coopératif bancaire au Canada et le sixième plus grand opérateur coopératif bancaire au monde. Il pèse à lui seul cinq fois le poids de tout le secteur bancaire tunisien réuni» , souligne Radhi Meddeb.

Autonomisa­tion des femmes

Côté données chiffrées reflétant le développem­ent des activités du CFE-Tunisie, on apprend qu’au 31 décembre 2017, l’institutio­n compte plus de 1.600 clients pour un encours de crédit s’élevant à près de 12.600.000 dinars, soit un taux de croissance de 105% depuis la fin 2016 et 72% par rapport à l’objectif annuel planifié pour l’année 2017. De plus, l’institutio­n affiche sa fierté de placer la contributi­on active à l’autonomisa­tion économique des femmes, «souvent exclues des systèmes financiers, sachant que 30% du portefeuil­le global est octroyé à des femmes entreprene­ures» .

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