750 millions de dinars à trouver !
L’augmentation des prix de l’essence et du gasoil opérée par le gouvernement ne manquera pas d’avoir des répercussions franches sur les prix de divers produits de grande consommation dans les semaines et les mois à venir, cela est une évidence. Mais lorsque le ministre ayant la charge des Finances explique que cette mesure s’est imposée au gouvernement devant le risque de doublement du montant des subventions en faveur des carburants, soit 1,4 milliard de dinars au lieu des 650 millions de dinars prévus lors de l’élaboration de la loi de finances actuellement en vigueur, il y a de quoi réfléchir avant de statuer.
Or, encore une fois, ne voit-on pas l’Ugtt monter sur ses grands chevaux pour parler de «lignes rouges» et s’attaquer au gouvernement. Alors que celui-ci ne fait que subir les cours internationaux du pétrole et les vicissitudes de la dévaluation du dinar.
L’accord de Carthage est certes un engagement, mais il n’incombe pas qu’au gouvernement, et face aux difficultés de la conjoncture, il revient à tous ses signataires de s’atteler à corriger le tir avec sérieux et responsabilité.
Où donc le gouvernement ira-t-il chercher les 750 millions de dinars supplémentaires que va lui coûter la compensation allouée aux hydrocarbures ? A moins d’aller encore emprunter et alourdir la dette. Ou alors décider de supprimer la compensation en faveur des carburants, ce qui augmenterait beaucoup plus leurs prix à la pompe.
Et puis, ne croyez surtout pas que ces cent millimes au litre suffiront à couvrir l’ensemble du déficit. Jetez un coup d’oeil aux prix de l’essence en Europe, et comparez !
C’est vrai que la centaine de millimes de hausse des prix de l’essence et du gasoil entraînera une augmentation des coûts du transport des marchandises et entraînera à la hausse, à terme, plusieurs denrées et produits de base, mais les solutions ou parades sont à identifier dans la concertation et la compréhension.
Le gouvernement s’est, quant à lui, engagé à «préserver le pouvoir d’achat des citoyens», mais s’impose également à lui de veiller aux grands équilibres financiers et monétaires revenant à l’Etat. A suivre.
l’accord de carthage est certes un engagement, mais il n’incombe pas qu’au gouvernement, et face aux difficultés de la conjoncture, il revient à tous ses signataires de s’atteler à corriger le tir avec sérieux et responsabilité.