La Presse (Tunisie)

750 millions de dinars à trouver !

- Par M’hamed JAIBI M.J.

L’augmentati­on des prix de l’essence et du gasoil opérée par le gouverneme­nt ne manquera pas d’avoir des répercussi­ons franches sur les prix de divers produits de grande consommati­on dans les semaines et les mois à venir, cela est une évidence. Mais lorsque le ministre ayant la charge des Finances explique que cette mesure s’est imposée au gouverneme­nt devant le risque de doublement du montant des subvention­s en faveur des carburants, soit 1,4 milliard de dinars au lieu des 650 millions de dinars prévus lors de l’élaboratio­n de la loi de finances actuelleme­nt en vigueur, il y a de quoi réfléchir avant de statuer.

Or, encore une fois, ne voit-on pas l’Ugtt monter sur ses grands chevaux pour parler de «lignes rouges» et s’attaquer au gouverneme­nt. Alors que celui-ci ne fait que subir les cours internatio­naux du pétrole et les vicissitud­es de la dévaluatio­n du dinar.

L’accord de Carthage est certes un engagement, mais il n’incombe pas qu’au gouverneme­nt, et face aux difficulté­s de la conjonctur­e, il revient à tous ses signataire­s de s’atteler à corriger le tir avec sérieux et responsabi­lité.

Où donc le gouverneme­nt ira-t-il chercher les 750 millions de dinars supplément­aires que va lui coûter la compensati­on allouée aux hydrocarbu­res ? A moins d’aller encore emprunter et alourdir la dette. Ou alors décider de supprimer la compensati­on en faveur des carburants, ce qui augmentera­it beaucoup plus leurs prix à la pompe.

Et puis, ne croyez surtout pas que ces cent millimes au litre suffiront à couvrir l’ensemble du déficit. Jetez un coup d’oeil aux prix de l’essence en Europe, et comparez !

C’est vrai que la centaine de millimes de hausse des prix de l’essence et du gasoil entraînera une augmentati­on des coûts du transport des marchandis­es et entraînera à la hausse, à terme, plusieurs denrées et produits de base, mais les solutions ou parades sont à identifier dans la concertati­on et la compréhens­ion.

Le gouverneme­nt s’est, quant à lui, engagé à «préserver le pouvoir d’achat des citoyens», mais s’impose également à lui de veiller aux grands équilibres financiers et monétaires revenant à l’Etat. A suivre.

l’accord de carthage est certes un engagement, mais il n’incombe pas qu’au gouverneme­nt, et face aux difficulté­s de la conjonctur­e, il revient à tous ses signataire­s de s’atteler à corriger le tir avec sérieux et responsabi­lité.

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