Tunis au centre de la dynamique africaine
La Tunisie abritera, les 5 et 6 octobre 2017, les Rencontres Africa, une manifestation économique qui regroupera plusieurs centaines d’entreprises tunisiennes, françaises et africaines
La nouvelle a été annoncée, en grande pompe, lors d’une conférence de presse organisée hier au Centre de promotion des exportations (Cepex), en présence de Zied Lâadhari, ministre de l’Industrie et du Commerce, et d’Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie. «Il s’agit de la plus importante manifestation économique en Afrique qui constitue la parfaite illustration de la coopération entre la Tunisie et la France. L’Afrique représente un potentiel important pour les deux pays. La France investit depuis longtemps dans le continent et il est temps de profiter d’une croissance partagée et chercher les fruits de cette croissance», affirme Mark Hoffmeister, le commissaire général des Rencontres Africa. L’Afrique a été incontestablement dans le viseur des entrepreneurs tunisiens depuis longtemps, mais les difficultés d’accès à ce marché ont été le principal obstacle, s’agissant essentiellement d’une logistique qui fait défaut. Les lignes aériennes restent encore insuffisantes pour couvrir l’ensemble du continent et les lignes maritimes sont inexistantes. Les Rencontres Africa représentent une occasion en or pour les opérateurs tunisiens pour renforcer leurs liens avec leurs partenaires traditionnels en France et pour attaquer le marché africain en force. Selon ses organisateurs, cette manifestation rassemblera 400 à 500 entreprises tunisiennes, 200 entreprises françaises et 200 entreprises africaines. Outre la rencontre de Tunis, les entreprises françaises et tunisiennes auront aussi des rencontres avec des entreprises africaines à Abidjan en Côte d’Ivoire et à Nairobi au Kenya. Le but est de profiter d’un réseautage à grande échelle et de rencontres B to B personnalisées et aussi des conférences plénières en présence de personnalités économiques et politiques de haut niveau.
Renforcement de la coopération
Zied Lâadhari a indiqué que cet événement constitue une opportunité importante pour la Tunisie pour renforcer son positionnement en Afrique et renforcer ses relations avec la France, son partenaire de toujours. «Cela s’inscrit dans le fil droit de notre perspective de développement de notre positionnement en Afrique, en rassemblant le secteur public et le secteur privé. Nous travaillons à renforcer notre présence dans le continent à travers des visites fréquentes, l’implantation de cinq représentations commerciales et en travaillant à lancer une ligne maritime régulière et de nouvelles lignes aériennes», lance M. Lâadhari. Il est à noter que la Tunisie vient de rejoindere comme membre observateur à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). En octobre prochain, elle sera officiellement membre au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa). Pour sa part, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tuni- sie, a indiqué que le choix de la Tunisie pour l’organisation de cette conférence était un choix délibéré. “Nous voulions construire avec la Tunisie quelque chose de singulier. Nous voulons créer des alliances ensemble en Afrique dans une perspective d’enrichissement de nos relations bilatérales et aussi avec le continent africain”, indiquet-il.
Besoins croissants
En plus des rencontres B to B, les conférences plénières prévues à Tunis aborderont des thèmes et des secteurs qui cadrent avec les besoins des entreprises africaines, à savoir la transformation agroalimentaire, la formation professionnelle et l’e-learning, l’enjeu des classes moyennes et de la distribution, le numérique et la révolution digitale, le financement de la croissance et des contrats, la coopération industrielle dans les secteurs de pointe, la smart city, la maîtrise énergétique et les infrastructures. Pour M. Hoffmeister, le commis- saire général de la manifestation, la mobilisation de la Tunisie est exceptionnelle, indiquant qu’elle a un grand potentiel d’être la porte d’entrée pour les entreprises françaises en Afrique, à travers des projets communs. Il affirme que l’Afrique compte 1,5 milliard d’habitants avec une moyenne d’âge plus jeune et des besoins en hausse dans tous les domaines. La Chine a déjà saisi les opportunités que présente le continent en renforçant sa présence. En 2016, elle pesait pour environ 10% des relations commerciales et des investissements en Afrique. Le Maroc, la Turquie et aussi l’Inde sont aussi très présents. La Tunisie qui est restée, toutes proportions grardées, en retrait pendant longtemps doit ainsi se montrer plus audacieuse pour attaquer le marché africain. Espérons que les Rencontres Africa seront la locomotive pour une telle ouverture et pour le développement des relations commerciales avec le continent.