Le livre, l’édition et le patrimoine à la loupe
Mohamed Zine El Abidine insiste sur la généralisation de la culture et sur les chances de l’offre culturelle dans les régions
Le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine a, lors de la séance plénière organisée hier à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, tenu à signaler que les réflexions sont axées désormais sur la généralisation de la culture qui constitue un droit garanti par la Constitution. Le ministère des Affaires culturelles, a-t-il ajouté, dans sa réponse à la députée Soulef Ksontini ( mouvement Ennahdha) au sujet des étapes franchies par le ministère sur la voie de la préparation d’une stratégie culturelle nationale claire, s’emploie à unifier les visions et les références quelles que soient leurs divergences pour être au service de l’intérêt général, soulignant l’importance de renforcer les chances de l’offre culturelle dans les régions d’où d’ailleurs le lancement du programme national «Tunisie, cité des arts et des civilisations». Il a, d’un autre côté, avoué la nécessité d’entreprendre des réformes afin de rompre ave la bureaucratie qui entrave l’action du ministère. Dans ce sens, il a fait savoir qu’un changement a été opéré au niveau des postes clés tout en procédant à la création de nouvelles structures culturelles et de nouvelles manifestations telles que la saison de la culture ouvrière à Gafsa, la saison de la culture des îles de Djerba, de Kerkennah..., de la culture frontalière (zones frontalières) sans oublier la prochaine ouverture de la Cité de la culture. Dans une réponse à la question du député Haykel Belgacem (Front populaire) au sujet du rôle du ministère de tutelle et de l’Institut national du patrimoine (INP) dans la protection du site archéologique de Salakta contre la ruine durant les travaux du projet de protection du littoral, le ministre a fait observer que la Tunisie souffre déjà du problème de manque de moyens nécessaires pour la protection et la valorisation de près de 30 mille sites, monuments et musées . Ainsi, a-t-il indiqué, seuls 60 sites sont exploités actuellement par le ministère de tutelle. Cela dit, a-t-il mentionné, il est impératif de revoir le dispositif général des ressources culturelles de la Tunisie et son héritage patrimonial qui occupe le deuxième rang dans le bassin méditerranéen. Il est également nécessaire, a-t-il ajouté, de revoir l’action de l’INP et le budget qui lui est alloué pour pouvoir protéger et valoriser les sites archéologiques. Intervenant au sujet du secteur du livre, la députée Samia Abbou (Courant démocratique) s’est interrogée sur les mécanismes adoptés en matière de subvention et d’acquisitions parlant «d’une mauvaise gestion dans le dossier de subvention au livre et à l’encouragement de l’édition et de la lecture», selon ses propos. A cet effet, le ministère, a répondu le ministre, n’est pas en mesure d’accorder des subventions sans des mécanismes de contrôle et de suivi, niant l’existence d’une mauvaise gestion dans ce sens. Dans ce contexte, Mohamed Zine El Abidine a estimé que le mécanisme de recommandation à l’édition portant sur l’encouragement de l’Etat à la production littéraire et scientifique, est l’un des mécanismes les plus importants de subvention directe au secteur du livre et de l’édition allant au profit directement des éditeurs tunisiens inscrits au registre commercial. La commission des acquisitions est formée de huit membres: une personnalité culturelle désignée par le ministre, des représentants de la direction de la littérature, de la lecture publique, de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT), de la direction des affaires financières et administratives, de l’Organisme tunisien des droits d’auteur et des droits voisins (Otdav), de l’Union des éditeurs tunisiens et de l’Union des écrivains tunisiens. En ce qui concerne la participation tunisienne à l’étranger, notamment aux salons du livre, Mohamed Zine El Abidine a signalé que le ministère des Affaires culturelles veille annuellement à travers la direction générale du livre à élargir la participation tunisienne à ces rendez-vous. En vue d’encourager les éditeurs tunisiens et faciliter leur participation aux salons à l’étranger, a-t-il mentionné, le ministère se charge des billets d’avion des éditeurs tunisiens et assure les frais du fret aérien des livres destinés à la vente tout en leur permettant la gratuité du pavillon dans le pays hôte. Dans le cadre des stratégies tracées pour l’année 2018, il a été proposé, a-t-il encore expliqué, de consacrer un budget annuel de 200 mille dinars pour la participation du ministère aux expositions arabes et internationales en l’inscrivant au budget de la direction générale du livre. L’objectif étant d’élargir davantage la participation des professionnels qu’ils soient éditeurs ou libraires à ces manifestations ainsi que des écrivains et poètes notamment lauréats des prix nationaux ou internationaux. Le ministre a tenu à préciser que la décision du chef du gouvernement Youssef Chahed de doubler le montant du budget consacré aux acquisitions qui entrera en vigueur en 2018 constitue une étape importante permettant au ministère d’augmenter le nombre des copies achetées et leur distribution dans toutes les bibliothèques publiques en vue de réaliser l’égalité entre les régions mais aussi d’encourager le circuit de l’édition en Tunisie.