La Presse (Tunisie)

Un ex-lutteur vainqueur du scrutin

Khaltmaa Battulga devra toutefois composer avec une majorité parlementa­ire favorable à son adversaire

-

AFP — L’ex-lutteur devenu homme d’affaires, Khaltmaa Battulga, a remporté la présidenti­elle en Mongolie après que son adversaire eut concédé hier sa défaite. Arrivé en tête du premier tour fin juin, le magnat de l’immobilier, du Parti démocrate (PD), actuelleme­nt dans l’opposition, a obtenu vendredi au second tour 50,6% des suffrages, a de son côté annoncé hier la commission électorale sur la base de résultats quasi définitifs. L’autre candidat en lice, le président du Parlement Mieygombo Enkhbold, ex-Premier ministre et ancien maire de la capitale OulanBator, dont le Parti du peuple mongol (PPM) est majoritair­e parmi les députés, a quant à lui reconnu la victoire de M. Battulga, dans un discours diffusé sur Facebook. Remerciant ses partisans, il a assuré qu’il « respectera­it et accepterai­t les résultats de la présidenti­elle» et que le gouverneme­nt (désormais de cohabitati­on) continuera­it d’«oeuvrer à (...) surmonter la crise financière pour le bien-être de notre peuple». Coincée entre la Russie — dont elle était un satellite à l’époque de l’Union soviétique — et la Chine — qui absorbe 80% de ses exportatio­ns —, la Mongolie est un pays riche en ressources minières dont un gros tiers des trois millions d’habitants sont des éleveurs nomades. Mais, victime de la chute des cours du cuivre et de l’essoufflem­ent économique de son grand voisin chinois, elle a vu sa croissance économique s’effondrer à 1% l’an dernier, contre 17% en 2011. Le chômage touche 9% de la population active et Oulan-Bator a accepté début 2017 un prêt de 5,5 milliards de dollars (5,2 milliards d’euros) du Fonds monétaire internatio­nal (FMI). «Je me mettrai tout de suite au travail en vue de régler les difficulté­s économique­s et libérer les Mongols de la dette, comme je l’ai promis», avait pour sa part affirmé M. Battulga, 54 ans, peu après la fin du scrutin. Mais de nombreux Mongols sont lassés de leurs hommes politiques, tant le nouveau chef de l’Etat que le président du Parlement ayant à cet égard été éclaboussé­s par des scandales. Khaltmaa Battulga a ainsi été soupçonné de détenir des comptes à l’étranger. Et Mieygombo Enkhbold, qui se présentait comme un humble éleveur de chevaux, a été accusé d’avoir monnayé des emplois publics contre l’équivalent de 20 millions d’euros.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia