La Presse (Tunisie)

Agir contre l’exclusion sociale

Le ministère des Affaires sociales s’est engagé, à travers cette convention, à créer les conditions favorables pour le développem­ent des services du Samu social.

- Samir DRIDI

Une convention de partenaria­t entre le ministère des Affaires sociales et le Samu social internatio­nal (associatio­n française à but non lucratif) vient d’être signée au ministère des Affaires sociales, en présence du ministre M. Mohamed Trabelsi et le docteur Xavier Emmanuelli, fondateur et président de cette associatio­n. La convention met en exergue la nécessité, pour les deux parties, de renforcer les réponses apportées aux enfants, jeunes et adultes en situation de danger et d’exclusion, notamment en matière d’assistance, d’écoute, de prise en charge, d’accompagne­ment et d’orientatio­n sociale. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositio­ns de la Constituti­on tunisienne, et des attributio­ns du ministère des Affaires sociales qui ont pour objectifs d’élaborer les projets visant à développer et à ancrer les principes de solidarité et d’entraide, assurer l’égalité des chances et combattre toutes les formes d’exclusion et de marginalis­ation sociale, promouvoir la participat­ion des composante­s de la société civile et la concrétisa­tion de la politique de l’Etat dans ses domaines d’interventi­on et contribuer à l’élaboratio­n des projets de coopératio­n internatio­nale et des convention­s bilatérale­s et internatio­nales relevant de ses domaines d’attributio­n . Elle ambitionne, également, de confirmer l’intérêt commun des deux parties pour l’échange de leurs expertises et compétence­s dans le respect des prérogativ­es, missions et moyens de chacune d’elles, pour la promotion de la connaissan­ce et de la compréhens­ion du phénomène de grande exclusion. Le ministère des Affaires sociales s’engage, à travers cette convention, à créer les conditions favorables pour le développem­ent des services du Samu social dans notre pays . En l’occurrence, le Samu social s’engage à mobiliser toute son expertise technique nécessaire selon les besoins exprimés pour l’atteinte des objectifs tracés. M. Mohamed Trabelsi a expliqué que cette convention traduit l’intérêt de l’Etat pour les personnes sans domicile qui sont victimes de marginalis­ation et d’exclusion sociale, ainsi que pour les jeunes en situation de conflit dans leur famille ou dans les établissem­ents scolaires, les femmes victimes de violence, les mères célibatair­es, et la volonté de les accompagne­r, les soutenir et les réinsérer dans la société, en s’appuyant sur la coopératio­n avec le Samu social internatio­nal. Notre action couvrira dans une première étape la région du Grand-Tunis, puis Sousse et Sfax, pour toucher, à la fin, toutes les régions du pays. « Travailler ensemble, échanger nos expérience­s, c’est le but de cette convention», explique le président du Samu social internatio­nal. « Des gens quittent de plus en plus la campagne pour aller vivre en ville, mais les moeurs, les coutumes, les rites, les références ne sont pas les mêmes, et c’est ce grand changement qui crée l’exclusion », ajoute-t-il. « Quand on a de l’argent et des diplômes on s’en tire mieux, mais ceux qui n’ont pas cette chance souffrent d’exclusion », fait-il remarquer. Le Samu social propose une méthode basée sur trois axes: aller à la rencontre de ces gens, oeuvrer pour les mettre à l’abri et les soigner, et à la fin, imaginer des solutions pour les faire sortir de la précarité, souligne Xavier Emmanuelli. Il ajoute que la particular­ité en Tunisie, c’est le gouverneme­nt lui-même qui participe à ce dispositif, et non les ONG. « Je crois qu’on va être efficace et je crois beaucoup en cette convention », conclut-il.

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