Aidons-nous…
UNE visite officielle aux USA d’un représentant de l’exécutif s’inscrit toujours dans un programme précis, plus précisément dans un agenda nouveau dont il faut éclaircir les contours et distinguer les alliés des opposants. La visite de Youssef Chahed est d’autant plus décisive qu’elle survient à une période cruciale de redéfinition des rapports de force et de reconfiguration de la carte géopolitique dans le monde arabe et plus particulièrement dans le Proche-Orient. Si bien que l’évolution de la situation en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen et surtout celle de la crise du Qatar avec ses voisins du Golfe s’inviteront inexorablement à la table des entretiens et des pourparlers. Et dans ces dossiers, la Tunisie est en mesure de jouer un rôle diplomatique et politique agissant.
Mais ce qui intéresse de plus près encore les Tunisiens, c’est de savoir que l’administration Trump se penche sur l’éventualité, voire la quasi-certitude, de baisser son aide financière aux pays étrangers, dont la Tunisie. Pour ce qui nous concerne, on parle de 67% de réduction, un coup dur en ce moment où la Tunisie est confrontée à sa plus grave crise économique et sociale et alors qu’elle est engagée irréversiblement dans deux guerres simultanées et très coûteuses contre le terrorisme et la corruption.
La décision américaine, si elle est appliquée, n’altérera en rien les relations bilatérales étroites et très anciennes car, dans son discours d’investiture, déjà, le président américain s’était engagé à réduire l’aide américaine de manière drastique où qu’elle soit, afin de rééquilibrer le budget de son pays. C’est à juste titre dans ce chapitre que le chef du gouvernement devra faire preuve de persuasion en expliquant qu’en menant une guerre sans répit contre le terrorisme, la Tunisie protège et contribue à la stabilité de toute une région dont les prolongements touchent les cinq continents. En la soutenant financièrement et militairement, les Occidentaux et les Etats-Unis en particulier participent à leur propre sécurité, d’autant que les forces sécuritaires et armées tunisiennes ont prouvé être dignes de la confiance placée en elles.
La Tunisie, qui n’a jamais été une terre d’asile ou d’accueil d’une quelconque organisation terroriste auparavant, s’est trouvée confrontée à l’hydre internationale terroriste et l’a combattue avec courage et ténacité. C’est cet effort colossal au prix de centaines de martyrs parmi les soldats, les sécuritaires et les civils qu’il s’agit aujourd’hui de soutenir jusqu’au bout. Ceci ne va pas, bien sûr, sans dire qu’il revient aux Tunisiens eux-mêmes de s’atteler à redresser la barre de l’économie, à faire redémarrer, et de manière irréversible, la machine de la production et à renouer avec la croissance. Ils ont jusquelà réussi l’impossible, à savoir instaurer, et de manière spontanée, les assises d’une société libre et démocratique. Relever le défi économique ne devrait pas s’avérer plus compliqué.
en menant une guerre sans répit contre le terrorisme, la tunisie protège et contribue à la stabilité de toute une région dont les prolongements touchent les cinq continents. en la soutenant financièrement et militairement, les Occidentaux et les etats-unis en particulier participent à leur propre sécurité