Le marché tunisien et les normes
Depuis la libéralisation du commerce international et l’avènement de l’OMC, les normes concernant la qualité ont constitué une alternative efficace de protection des marchés. L’instauration de normes rigides constituaient, ainsi, un facteur de réduction des importations mais aussi de protection du consommateur. Les pays exportateurs vers un marché exigeant, comme celui de l’UE par exemple, se voyaient dans l’obligation de se conformer, moyennant des investissements nouveaux pour pouvoir accéder à nouveau aux circuits de distribution. Et la concurrence directe avec les producteurs européens des mêmes articles est temporairement ajournée.
Dans ce nouveau contexte, la Tunisie a adapté ses normes NT aux normes universelles pour beaucoup de ses produits. Seulement, à découvrir beaucoup de camelotes qui se vendent aussi bien dans les circuits organisés que dans le marché parallèle et même en ligne, l’on s’aperçoit que le système ne fonctionne pas correctement. Beaucoup de produits ne sont pas seulement non conformes aux normes, mais leur durée de vie ne dépasse pas les quelques heures parfois, sans compter les effets secondaires sur la santé et l’environnement.
A l’heure où la balance commerciale souffre de déséquilibre entre les importations et les exportations et où le pouvoir d’achat du citoyen de la classe moyenne est en dégradation continue, il y a lieu de s’interroger pourquoi la Tunisie ne procède-t-elle pas à des protections parfaitement légitimes de ce genre ? Par voie de conséquence, des produits sans code-barre, sans certificat ISO et sans origine connue, devraient disparaître de nos circuits. Et si les campagnes de contrôle contre la contrefaçon et le marché parallèle ne suffisent pas, le marché doit être protégé à l’entrée !
Les services de douane et de contrôle sanitaire et environnemental des produits ne devraient pas hésiter à refouler toute cargaison non conforme quel que soit son commanditaire. C’est une pratique peu connue en Tunisie, mais elle est très répandue ailleurs où le patriotisme — parfois exagéré de certains — joue le rôle décisif dans ce domaine…
En outre, une communication adéquate avec toutes les parties concernées, y compris le consommateur, devrait être menée pour rompre avec l’achat de produits non conformes et ne pas prendre en considération uniquement le facteur prix dans la décision d’achat. Car au fait, souvent, un article au prix anormalement bas causerait des dégâts très coûteux par la suite au consommateur.
Par ailleurs, et dans la cadre de l’actuelle bataille contre la corruption, une attention particulière devrait être accordée à ce volet, car en réalité, les fraudeurs dans ce domaine auraient tendance à utiliser tous les moyens pour contourner les barrières de contrôle y compris par le paiement de pots-de-vin «très tentants»…
Au final, une marchandise parfaitement conforme, même si elle est relativement plus chère, ne peut que donner satisfaction aussi bien au consommateur qu’à l’économie.
Des produits sans codebarre, sans certificat ISO et sans origine connue, devraient disparaître de nos circuits