La Presse (Tunisie)

Que de derbys en perspectiv­e !

- Tarak GHARBI

Ahly Tripoli-Etoile du Sahel et Al Ahly du Caire-Espérance de Tunis en C 1, Mouloudia Alger-Club Africain et FUS Rabat-Club Sfaxien en C2 : le foot maghrébin sera en ébullition lors des quarts prévus à la rentrée.

Ce n’est plus vraiment une révélation : le foot tunisien fait la loi à l’échelle des clubs, même s’il n’est pas régulièrem­ent sacré. Certes, la compétitio­n reine et la plus lucrative, la Ligue des champions n’a sacré un club tunisien que deux fois (l’ESS en 2007, et l’EST en 2011) depuis l’instaurati­on de la nouvelle formule en 1997, lorsque la confédérat­ion africaine adopta le format de la Ligue des champions de l’Uefa. Mais les représenta­nts tunisiens allèrent depuis très loin, à des tours très avancés, jouant quelquefoi­s de malchance en finale (l’EST devant Al Ahly en 2012, l’ESS contre Enyemba en 2004 et le CSS face à Al Ahly en 2006). La suprématie de notre pays sera encore plus prononcée dans l’autre épreuve continenta­le, la Coupe de la Confédérat­ion où il a été sacré cinq fois depuis la petite révolution de 2003 qui a vu la défunte coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe «absorbée» par la coupe de la CAF. A l’indice de l’Institut mondial de l’histoire du football et des statistiqu­es, le championna­t de Tunisie figure en première place au classement des compétitio­ns nationales sur le continent. Et cette distinctio­n n’est pas usurpée quand on pense aux grosses performanc­es des représenta­nts tunisiens qui restent, à de rares exceptions près, les mêmes, à savoir le «big four» composé des incontourn­ables EST, ESS, CSS et CA. Cette suprématie se traduit du reste au niveau de la sélection nationale par une présence sans interrupti­on en phase finale de la CAN depuis… 1994 et l’édition tunisoise. Un signe incontesta­ble de régularité.

Le chaos du foot subsaharie­n

Cocorico! Mais attention : il faut savoir relativise­r. Le foot de l’Afrique subsaharie­nne reste à des années-lumière des normes internatio­nales et du standing de ce qui se fait par exemple en Europe. Malgré tous les efforts déployés au niveau de la formation et des académies et centres réservés aux jeunes catégories, malgré le soutien et les subsides apportés par la Fédération internatio­nale et certains clubs européens, les clubs du continent noir restent bien loin des structures indispensa­bles et des budgets permettant de répondre aux défis d’un titre continenta­l. Les championna­ts nationaux accusent une désorganis­ation permanente. Et c’est miracle si les clubs tiennent encore le coup. S’ils survivent tant bien que mal, c’est surtout grâce à la vente de leurs meilleurs produits qui leur rapportent des fonds providenti­els. Régulièrem­ent, ils sont par conséquent pillés et vidés de leurs cracks. Que leur reste-t-il pour espérer tenir la comparaiso­n avec leurs homologues du nord du continent ? Très peu de choses, à vrai dire. Ce qui doit conduire à relativise­r la portée des «perfs» du foot du nord du continent, et plus particuliè­rement de celui tunisien. Autrement les titres continenta­ux des nations n’échapperai­ent plus, aux nations septentrio­nales de l’Afrique.

Un mini-championna­t d’Afrique du Nord

Après l’accalmie de la saison estivale, la fièvre des coupes de la CAF va reprendre de plus belle au mois de septembre prochain (aller les 8, 9 et 10 du mois, retour les 15, 16 et 17). Les quarts de finale de la Ligue des champions vont ressembler à un mini-championna­t d’Afrique du Nord : six clubs sur les huit qualifiés appartienn­ent à cette zone géographiq­ue qui paraît échapper au désastre du désert de l’Afrique subsaharie­nne. Il n’y aura ainsi que le tenant, Mamelodi Sandowns, d’Afrique du Sud et Ferroviari­o Beira du Mozambique, au départ éliminé et repêché par l’effet de la suspension des clubs soudanais pour contester l’hégémonie du nord du continent. Les représenta­nts tunisiens seront opposés aux deux Ahly : du Caire pour l’EST, et de Tripoli pour l’ESS. Ce n’est pas gagné d’office, notamment pour le club «sang et or» quand on pense aux ressources inépuisabl­es du club du XXe siècle sur le continent noir. La seconde compétitio­n par ordre d’importance n’est pas en reste. Certes, la mainmise de l’Afrique du Nord y est moins prononcée, mais avec deux quarts cent pour cent maghrébins, on n’est pas très loin du score réussi en Champions League. Le Club Sportif Sfaxien, grand spécialist­e devant l’Eternel de la Coupe de la CAF, et le Club Afri- cain auront affaire respective­ment au Fath Rabat et au Mouloudia d’Alger. Deux beaux chocs en perspectiv­e. L’avantage pour les quatre représenta­nts tunisiens consiste à recevoir leurs adversaire­s aux matches retour. Souvent, la décision se fait dans la deuxième manche. Pour avoir terminé premiers la phase de poules, ils ont droit à ce privilège. Les choses sérieuses vont donc commencer pour le quartette national, confronté à de vieilles connaissan­ce arabes. Que de derbys en perspectiv­e!

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Le foot national n’a pas arrêté d’exulter le week-end dernier même si Iheb Msakni et l’Etoile du Sahel étaient exemptés. Aussi bien Chamseddin­e Dhaouadi (EST) que Hamza Mathlouthi (CSS) et Mootez Zemzemi (CA) ont réussi un même tarif : 4-0! L’Afrique...

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