La Presse (Tunisie)

Le plus dur commence…

- Amor BACCAR

Face à des Ethiopiens démotivés, l’EST a fait cavalier seul. A partir du prochain tour, place aux choses sérieuses.

La promenade de santé de l’EST face aux Ethiopiens de SaintGeorg­es était attendue. Et le scorefleuv­e de quatre buts à zéro n’a étonné personne, puisqu’on a eu droit à une nette domination exprimée par 78% de possession de la balle en faveur des «Sang et Or». Du coup, le match proprement dit, valable pour le compte de l’ultime journée de la phase des poules, ne suscitait pas le grand engouement du public dont le nombre n’a pas dépassé les dix mille dans un stade de Radès dont les gradins étaient en quelque sorte clairsemés. La canicule qui sévissait y était aussi pour quelque chose car l’on était plutôt intéressé par la mer et les lieux offrant les plaisirs de rafraîchis­sement. Sur le plan technico-tactique, il n’y avait donc pas grand-chose à voir avec un adversaire qui s’est déplacé à Tunis tout juste pour assurer une simple formalité et essayer peut-être d’éviter une correction humiliante pour le football éthiopien qu’il représenta­it. Etant donné que la victoire était aisément dans les cordes de l’Espérance, Faouzi Benzarti en a profité pour tenter quelques «alchimies» pouvant lui procurer plus de choix pour la suite de l’aventure notamment dans le cadre de la Coupe arabe qui pointera à l’horizon dans quelques jours.

Bguir, bon régisseur si…

La première des choses qui se révéla d’une manière plus évidente que par le passé c’est la réussite de Saâd Bguir dans le rôle de régisseur. Il était excellent en ce qui concerne la dernière passe, puisqu’il a offert plus d’un «caviar» aux finisseurs de son équipe qui ne trouvèrent aucune difficulté pour transforme­r ses passes judicieuse­s en buts. Ce joueur, qui a toujours excellé dans ce genre de profil, celui de «fin» régisseur, ainsi que dans celui de bon tireur de balles arrêtées, pèche encore par le manque de vigueur physique et la carence dans l’effort de contributi­on au travail de récupérati­on qui se trouve être une exigence primordial­e pour pouvoir aspirer à une place de titulaire avec Faouzi Benzarti. Saâd Bguir, qui est un fin technicien comme il n’y en a plus beaucoup dans notre football, est donc appelé à se dépenser encore davantage sur ce plan avant de devenir la pièce maîtresse de l’équipe dont la tactique actuelle prônée par Benzarti ne prévoit pas les demi-mesures.

Khénissi ne sera plus seul

L’autre signe positif, qu’a laissé entrevoir le match, était sans doute la confirmati­on du fait que Taha Yassine Khénissi, absent pour somme de deux avertissem­ents et goleador incontesté de l’Espérance, ne sera plus seul dans le rôle de finisseur de l’équipe. Avec le retour de Haïthem Jouini et la bonne prestation de Bilel Mejri, deux avants de pointe de bonne facture, la troupe de Benzarti est devenue bien renforcée et sa ligne d’attaque ne souffrira plus d’aucune carence à l’avenir. Et si on ajoute à ce renfort de taille l’existence de Fakhreddin­e Ben Youssef, exploité «autrement» depuis l’avènement de Faouzi Benzarti, ainsi que celle du «poison» Anis Badri, on peut avancer que l’embarras du choix sera dorénavant un vrai casse-tête pour le coach «sang et or». Et c’est tant mieux pour le grand ambassadeu­r du football tunisien.

Milieu et défense revigorés

Et en ce qui concerne les autres compartime­nts de jeu de l’Espérance, et même si jouer contre une équipe qui a évolué en vraie victime expiatoire ne constituai­t pas une bonne référence, on est en mesure de dire qu’il y a d’autres bons signes qui se sont manifestés. D’abord au niveau de la défense, la grande forme très rassurante des deux latéraux Chammam et M’barki réconforte le staff technique «sang et or». Et pour ce qui est de l’axe défensif, l’on n’est pas moins satisfait, puisque là aussi, Faouzi Benzarti sera dorénavant embêté par le fait de ne pouvoir choisir que deux joueurs sur trois ou quatre postulants qui se valent tous sans le moindre avantage pour l’un ou l’autre, ou presque. C’est que Dhaouadi, Machani et Talbi, pour ne citer que ces trois, méritent tous une place de titulaire en puissance. Quant au milieu de terrain, qui représente le point fort de l’équipe, il a retrouvé toutes ses sensations après sa piètre prestation de Kinshasa. Avec le quatuor Sassi, Bguir, Coulibaly et Chaâlali, ce compartime­nt qui maîtrise l’art de concilier parfaiteme­nt la récupérati­on et la reconversi­on avec, en bonus, une bonne créativité assurée par Sassi et Bguir, l’Espérance se trouve bien outillée pour conquérir et le monde arabe et le continent africain.

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