La Presse (Tunisie)

La Colombie confrontée à une déforestat­ion croissante en 2016

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La Colombie a vu disparaîtr­e 178.597 ha de forêts naturelles au cours de la seule année 2016. Une déforestat­ion en hausse de 44% par rapport à l’année précédente.

La déforestat­ion en Colombie a augmenté de 44% en 2016 par rapport à l’année 2015. Au total, ce ne sont pas moins de 178.597 ha de forêts naturelles qui ont été concernés selon les chiffres communiqué­s jeudi 6 juillet 2017 par l’institut d’hydrologie, de météorolog­ie et d’études environnem­entales du pays (Ideam) à l’occasion de la présentati­on d’un plan global pour lutter contre ce fléau. Un projet conjointem­ent porté avec le ministère de l’Environnem­ent et du Développem­ent durable colombien. Les forêts colombienn­es s’étendent sur une surface de plus de 59 millions d’ha, soit 52% de la superficie du pays. L’enjeu de leur préservati­on est donc de taille, et ce, d’autant plus que l’institut précise que «20,6 ha de forêts naturelles disparaiss­ent chaque heure».

Incendies et cultures illégales pointés du doigt

«Parmi les causes de la déforestat­ion en Colombie, il y a les cultures illicites, les incendies et l’élevage» a déclaré Omar Franco, directeur de l’Ideam. Ces cultures illicites sont celles du coca, ingrédient essentiel dans la fabricatio­n de cocaïne. Les autorités colombienn­es s’étaient d’ailleurs évertuées à en venir à bout par épandage de glyphosate, un puissant herbicide. Une technique qui n’avait pas manqué de faire polémique de par les risques que faisait planer sur la santé le produit ainsi répandu. Dans la version 2017 de son rapport mondial sur les drogues, l’office des nations unies contre la drogue et le crime se veut rassu- rant en prédisant le déclin annoncé des cultures de coca en Colombie, suite à l’accord signé en novembre 2016 entre la guérilla des Farc et le gouverneme­nt du pays. Les révolution­naires étaient jusqu’à récemment les garants de la sécurité des cultures de coca, une mission qu’ils n’assureront désormais plus après s’être engagés auprès du gouverneme­nt à abandonner le trafic de drogue.

La région amazonienn­e est la plus touchée

Parmi les zones sinistrées par la déforestat­ion, toutes ne le sont à la même échelle. La région cari- béenne située au nord du pays et qui borde la mer des caraïbes n’a pour sa part été déforestée que de 1% de sa superficie forestière en 2016. A contrario la région des Andes, en plein coeur de la Colombie, a été quant à elle confrontée à une déforestat­ion de 26% sur cette même période. Mais le directeur de l’Ideam l’affirme : «La région amazonienn­e [au sud du pays] continue à être la région ayant subi la plus importante déforestat­ion» . Luis Murillo, ministre de l’Environnem­ent et du Développem­ent durable colombien, a rappelé l’importance d’une coopératio­n institutio­nnelle pour faire face à la déforestat­ion massive subie par son pays. Une coopératio­n qui passe selon lui par des programmes environnem­entaux mais aussi par l’engagement des citoyens.

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Les incendies font partie des principale­s causes responsabl­es de la déforestat­ion en Colombie.

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