L’ONU craint la résurgence du conflit
M. Guterres s’est dit «extrêmement inquiet au sujet des combats dans le sud-est de la République centrafricaine, des tensions interethniques exacerbées »
Un regain de violences en République centrafricaine, marqué notamment par la mort de neuf Casques bleus cette année, risque d’effacer des années d’efforts pour restaurer une fragile stabilité, a prévenu hier le secrétaire général des Nations unies. Antonio Guterres a condamné la mort avant- hier de deux Casques bleus marocains à Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, deux jours après le décès d’un autre soldat de la paix également marocain. L’ONU a attribué cette nouvelle attaque aux anti- Balaka, des miliciens majoritairement chrétiens. M. Guterres s’est dit « extrêmement inquiet au sujet des combats dans le sud- est de la République centrafricaine, des tensions interethniques exacerbées et des efforts de détracteurs pour essayer de faire dérailler le processus de stabilisation du pays». « Si on la laisse perdurer, la situation actuelle risque de saper les résultats durement acquis pour parvenir à une paix durable » , a- t- il indiqué dans un communiqué, appelant toutes les parties à «cesser la violence» et à «prendre des actions pour éviter une plus grande détérioration de la fragile situation en matière de sécurité». La République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, peine à mettre derrière elle les affrontements sanglants ayant suivi le renversement en 2013 du président François Bozizé par les rebelles à majorité musulmane de la Séléka, suscitant une contreoffensive de milices chrétiennes, les anti-Balaka. Plus d’un million de personnes ont été déplacées dans le pays et la survie de plus de 2,3 millions d’habitants — la moitié de la population — dépend de l’aide humanitaire, selon l’ONU, qui a déployé 12.350 soldats et policiers pour protéger les civils et soutenir le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra, élu l’an dernier.