La Presse (Tunisie)

le combat de tout le monde

- Par Abdelkrim DERMECH

maintenant, il faut capitalise­r. Il faut rester vigilant. Il faut assumer sa responsabi­lité pour que cette loi soit appliquée, avec tous ses détails et surtout partout dans le pays. en un mot, c’est aujourd’hui que démarre la bataille pour la dignité de la femme, de l’enfant, de la famille.

«UNE révolution législativ­e», «une loi historique», «une avancée sans précédent», etc., les superlatif­s ne manquaient pas, hier, pour qualifier la naissance de la loi organique sur l’éradicatio­n de la violence, sous toutes ses formes, exercée à l’encontre des femmes.

Hier, ils étaient 146 députés à participer au vote de la loi antiviolen­ce qui vient s’ajouter à l’arsenal juridique déjà existant dont l’objectif est de concrétise­r l’égalité homme-femme et de faire de la consécrati­on de la dignité de la citoyenne tunisienne et du citoyen tunisien aussi une valeur suprême, un dénominate­ur commun et une ambition collective. Hier, les 146 députés présents au palais du Bardo ont crié à l’unanimité un non tonitruant à la violence, à l’indignité et à la violation longtemps ignorée et même parfois encouragée des actes d’atteinte à l’intégrité corporelle du Tunisien.

Hier, l’unanimité a, pour une fois, pris sa dimension noble, celle de la communion contre l’aspect bestial de chacun de nous et du partage d’un combat qui s’annonce long et dur face à ceux et à celles qui, malheureus­ement, rivalisero­nt en ingéniosit­é pour que les dispositio­ns de la loi restent lettre morte. Les débats houleux, les échanges verbaux acerbes entre les députés et l’ambiance chaude qui ont caractéris­é les trois séances plénières consacrées à la discussion de la loi ont montré que nos députés se disputent comme tous leurs collègues dans les parlements du monde entier, se disent leurs quatre vérités ou même plus. Et ils savent aussi ranger de côté leurs divisions et les agendas de leurs partis quand il s’agit d’une loi qui va fonder un avenir meilleur pour la famille tunisienne, pour l’enfant tunisien, pour la Tunisie.

Et même ceux qui vilipenden­t la loi en question et ont désherté l’hémicycle pour ne pas se compromett­re dans une loi qu’ils considèren­t comme contraire à leurs conviction­s, ils finiront, un jour ou l’autre, par saisir qu’ils ont raté un rendez-vous d’une importance historique majeure pour adhérer à la dynamique irréversib­le de la modernité et du progrès.

Maintenant, il faut capitalise­r. Il faut rester vigilant. Il faut assumer sa responsabi­lité pour que cette loi soit appliquée, avec tous ses détails et surtout partout dans le pays.

En un mot, c’est aujourd’hui que démarre la bataille pour la dignité de la femme, de l’enfant, de la famille.

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